GwenAlices
GwenAlices

Fournitures

Les fournitures de bureau

Les fournitures de bureau !

Dans certains services de mon entreprise, nous pouvons trouver des fournitures de bureau utiles et astucieux. Je me souviens d’un jour où j’ai demandé à l’assistante d’un autre service que le mien, de quoi relier le rapport de stage de 3ème de mes Bigorneaux. Quand cette assistante m’a ouvert son placard à fournitures, je me suis retrouvée l’espace d’un instant : sans mots. Et croyez-moi, il en faut pour m’ôter les mots de la bouche !

 Si mes yeux captaient l’information visuellement, mon cerveau quant à lui, a mis un temps à traiter et à accepter cette info. Je n’étais pas habitué à ça.

avant d’aller plus loin et d’entrer dans le vif du sujet, sachez que mon premier choque a été lorsque je lui ai demandé si elle avait ce qu’il me fallait, et qu’elle a su réagir dans la seconde, sans hésitation, et qu’elle s’est tout de suite dirigée vers le bon placard. Je n’étais pas habituée à une telle réactivité de corps et d’esprit dans l’entreprise. D’habitude quand on demande ne serait-ce que des enveloppes sans fenêtre à une assistante on assiste à une déconnection cérébrale en direct. Certaines d’entre elles passent de l’état d’être humain, à l’état végétal, en une question. C’est comme si tout s’éteignait d’un seul coup dans leur tête. Mais là, non ! Elle, elle est restée éveillée.

Mon deuxième choc émotionnel, m’est arrivé lorsque je me suis retrouvée face au placard à fournitures de ce service (qui par chance a été rattaché depuis peu à notre Direction).

Le placard à fournitures, rangé, organisé et pratique existe bel et bien ! La légende est donc vraie. J’avais devant moi la caverne d’Ali Baba rangé façon Marie Kondo ! Une merveille ! Il y avait de tout. Des piles de trucs utiles et pratiques, toutes bien rangées et alignées de façon çà ce que tout soit accessible en un coup d’œil, sans avoir à chercher ni à tout retourner dans l’espoir de trouver un rouleau de Scotch®. J’avais l’impression d’être chez TopOffice® ou chez Cultura®. Tout y était trié par couleur et par catégorie. Chaque chose y avait sa place et surtout, une utilité !

J’avais déjà entendu parler de ces placards à merveilles et de ces assistantes capables de trouver l’objet de nos désirs en moins de temps qu’il en faut pour l’exprimer. Mais cette fois-ci je l’avais sous mes yeux. La légende prenait vie.

Bon pour être honnête je connaissais déjà une assistante digne de ce nom et au-dessus de toute attente, mais j’avais fait une croix sur mon espoir d’en croiser une autre tout aussi bien, ou tout au moins, à minima organisée et utile à quelque chose. Preuve qu’il ne faut jamais perdre espoir.

Chez nous, quand quelqu’un demande quelque chose, il y a aussi un truc qui se passe instantanément.

Un bug… Un blanc… Une sorte de blackout mental. Il faut un certain temps pour que l’information soit traitée et pour voir une action se mettre en place. Une fois ces deux étapes passées, c’est une autre histoire. Il faut savoir trouver le stylo ou la boîte d’agrafes au milieu des vestiges du passé et des trucs inutiles, achetés en paquets de 300 unités.

Qui en 2022, utilise encore des clips à archives et des élastiques en caoutchouc ? Personne ! Avoir ça dans son placard c’est comme avoir un Minitel entre son I Phone et sa boxe internet. Ça n’a aucun sens.

Par contre si vous voulez une boîte de trombones, n n’en a pas moins de 5 en stock !

En revanche, si vous avez besoin d’un stylo Bic Bleu ou d’une paire de ciseaux… Dommage pour vous !

Je vous jure chaque fois que je cherche un stylo j’ai l’impression d’ouvrir la porte des 80.

Entre la date de la conception et de la commercialisation de ces antiquités, et aujourd’hui, j’ai eu le temps de mettre au monde trois enfants (même si j’ai triché avec des jumeaux), de passer mon permis quatre fois et de me faire larguer dix-sept fois. Six présidents se sont succédé à l’Elysée, et nous avons survécu à quatre fins du monde annoncées par Paco Rabanne et le calendrier des Mayas. La disquette et les USB ont eu le temps d’être à la pointe de la technique, et de devenir obsolètes. Même la coupe au carrée et la frange sont revenues à la mode trois fois.

Seul le contenu de notre placard à fournitures n’a pas changé depuis 40 ans. Un peu comme le véritable Petit-Beurre LU®. Son packaging a évolué, sa taille a évolué, mais depuis ces 170 dernières années, sa recette est inchangée ! Nos parapheurs sont presque tous aussi historique que le petit Biscuit Nantais.

Nous avons même un feutre Velleda® (vert s’il vous plait), mais plus de tableau Velleda® depuis 2015. Rien que le mot Velleda® résonne dans ma tête comme une chanson des 2be3. C’est tellement loin, que j’ai l’impression que c’était dans une autre vie.

Ceci-ci dit il faut savoir que, seul le contenu à traverser les âges, parce nos fournitures ont connu trois déménagements ne serait-ce que sur les trois dernières années. À chaque déménagement un nouveau placard de rangement a été attribué. Mais, visiblement personne, et encore moins la préposée aux fournitures, ne s’est dit : Tient je vais faire un truc intelligent et constructif, je vais faire le tri et remplacer l’obsolète par de l’utile. Un peu comme quand je m’apprête à jeter un jean dont il faudrait découdre les deux jambes pour n’en faire qu’une, pour me permettre d’y glisser au moins une cuisse. Chaque fois que j’ouvre mon armoire et que je vois, je me dis que je vais le jeter. Je sais que sa place est dans le bac de recyclage. Mais je n’en fais rien, parce que je suis partagée entre la flemme et l’espoir.  Je me dis : On ne sait jamais !

Bah oui quoi ! On ne sait jamais, qu’un beau matin je me réveille avec le corps d’un mannequin taille 36. Imaginez qu’un soir je me couche avec le cul des Kardashian pour me réveiller le matin suivant dans le corps de Charlize Theron.

Pour nos fournitures c’est la même chose. Je pense qu’on se dit : On ne sait jamais ! Si un beau matin on se réveille en ayant remonté le temps jusqu’aux années 80, au moins on est équipé.  Qu’est-ce qu’on ferait avec un accès au Cloud qui fonctionne et un réseau 5 G ? Alors que des colliers de trombones et des clips à archives… ça ! Ce serait la classe !

Clairement chez nous, si on a besoin de quelque chose de pratique et dans l’air du temps, comme un stylo Bic®, la base de toute fourniture de bureau, il ne faut pas compter dessus.  Pour un stylo Bic®, il faudra faire la demande à l’assistante. Puis relancer l’assistante. Puis attendre que le panier du site de commande soit rempli, puis relancer l’assistante, puis attendre que la commande soit passée, puis validée, puis réceptionnée… Et finalement profiter d’aller faire ses courses chez Intermarché pour s’acheter un stylo Bic®.

Mais parfois, aussi, il nous est interdit de commander des fournitures. Un jour j’ai voulu commander un tampon date à 3.95€. La commande a été refusée. Restriction budgétaire ! Nos actionnaires venaient de se verser les dividendes, la caisse était vide ! Et comme nous avions déjà un tampon dans le service, il a été estimé que ça suffisait. Un tampon date pour une dizaine de personne répartie sur 2 étages, c’était déjà un beau cadeau ! Bon j’avoue le prix était hors taxes. Si on ajoute 20% on est vite au-dessus des 4€… C’est mon côté dépensière. Heureusement que nous avons des contrôleurs de gestion et une Direction des achats pour limiter les folies de ce genre. J’aurais pu mettre en péril la trésorerie de l’entreprise avec mes conneries.

En attendant, c’est surtout mon contrat de travail que je suis en tain de mette en péril ; Alors je vais m’arrêter là, et en garder pour un prochain texte.

GwenAlices,

Un nouveau jour de plus vers son licenciement…

 

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