GwenAlices
GwenAlices

Unnamed

De potentielle rivale à meilleure amie

Ou comment un bébé poilu, est devenu l'une des plus belles choses qui me soit arrivée.

Perso, je voulais une vie de bohème. Voyager, être sans attache, être une femme libre. Une véritable globetrotteuse. La liberté !

19 ans et un déni de grossesse plus tard, je me suis retrouvée maman d’un petit bout de cul, qui allait faire de moi, une femme aux antipodes de mes rêves. Une mère de famille. 

Putain de bordel de merde ! C’est quoi cette galère ?! C’est quoi une mère de famille ? Comment je suis censée savoir ça moi ? La mienne s’est barrée, avec le mode d’emploi et l’exemple, quand j’avais 2 ans. 

Qui va me dire ce que je dois faire avec un bébé humain ? 

Dresser des chevaux je sais faire, me balancer sur un trapèze aussi, tout ça j’ai appris. M’occuper d’un bébé humain, non !
Surtout que le seul biberon que j’ai donné dans ma vie, c’était à une chèvre ! Enfin un chevreau, pour être précise. Ce qui, en soi, en fait déjà le bébé de quelqu’un. On pourrait dire que c’est un début. 

Reste que la seule couche que j’ai changé… Bah … Je n’ai jamais changé de couche !

En plus, je fais partie de ces personnes qui se demandent toujours comment scratcher un pansement sur le bout d’un doigt. Alors accrocher une couche autour d’un être vivant, ce n’est pas l’étape que je m’attendais à devoir passer tout de suite. 

La seule chose que je sais, sur ces petites bêtes, c’est que c’est fragile. Des poupées de porcelaine, en version vivante. Au moindre geste brusque ils peuvent se casser, et s’ils tombent il y a peu de chance pour qu’ils rebondissent. 

Il faut le tenir fermement pour qu’ils ne tombent pas, mais pas trop, pour qu’ils ne cassent pas. Ça revient à devoir être sexy mais pas vulgaire, ou viril mais sensible. 
Le problème avec les minis humains, c’est que ça gigotent dans tous les sens. En plus quand ce n’est pas content, ça crient ou ça chialent. Voire les deux… Ce qui donne parfois l’envie de tester la théorie de l’absence de rebondissement, en cas de chute du 3 ème étage. 

Mais bon ! Je vous rassure, petit bout cul à 23 ans et il est en bonne santé. Tout au moins physiquement. Pour la partie psychologique… c’est une autre histoire !

Finalement, les années passent et on finit par s’attacher à ces minis humains. Et puis, il y a un côté pratique. Il suffit de leur montrer dès leur plus jeune âge comment se servir d’un micro-onde et d’une cafetière, pour qu’en quelques années seulement, ils deviennent de véritables Room service.

Ce que je n’avais pas prévu, c’était l’arrivée d’un frère et d’une sœur, pour petit bout cul. Et encore moins une arrivée en simultanée.

Il y a des femmes qui rêvent d’être mère et d’avoir une famille nombreuse. Moi je rêvais de grasses matinées et de voyages au bout du monde. Pourtant c’est à moi que la vie a donnée le fruit des rêves des autres.  Parfois je me demande si les ficelles de la vie ne sont pas tirées par le service Cotorep de l’Univers. Mon marionnettiste ayant été promu Chef de service, cela va de soi.

Rien ne correspond à ma demande officielle. Mes seuls voyages exotiques se résument aux rayons fruits et légumes de chez Grand-Frais, et pour ce qui est de mon corps de rêve le résultat est plus que discutable. 

En plus maintenant que j’ai donné tout mon amour à Petit bout de cul 1er, je n’ai plus de stock pour les autres. 

Ça se renouvelle comment l’amour ? Est-ce qu’il y a une fontaine pour remplir pour la jauge ? Ou alors c’est comme les emmerdes, c’est livré avec le bébé humain ? 


En plus ils sont deux …Et si j’ai bien compris une chose au court de ma courte vie, c’est que l’amour ce n’est pas comme une pomme. Il ne suffit pas la couper en parts égales et d’en distribuer un morceau à chacun a la fin du repas. Ou alors je suis née dans une famille allergique au dessert.


Personne ne m’a prévenu de l’arriver de 2 autres mini-humains dans ma vie. Si j’avais su, je me serais préparée. Je n’aurais pas tout donnée à petit bout de cul 1er, j’en aurais gardé un peu pour les autres.


Bien qu’en vrai, si l’on m’avait prévenu j’aurais surtout fait vœu de chasteté. Histoire de me laisser une chance de visiter le monde avant de visiter l’au-delà. Parce que là, il faut bien être réaliste. Cette histoire repousse mes projets de femme libre et égoïste d’au moins 7 ans.


Mais que personne n’a jugé bon de me demander mon avis sur le déroulé de ma vie… Ne me reste plus qu’à assumer les décisions de mon Cotorep en chef. 


Ce que je regrette un peu, c’est de ne pas avoir eu le choix dans les sexes. Parce que pour ma part, à choisir, en premier j’aurais pris l’option « pas d’enfant », et en second l’option « que des mecs » ! Je n’ai jamais été très fan de poupée, de tresses dans les cheveux et de dessin pailleté. Et puis il y a toujours une certaine rivalité avec filles, alors entre une mère sur le déclin et une jeune femme dans son plein épanouissement, je vais forcément être jalouse. Elle va me détester, moi je vais lui en vouloir d’être aussi jolie… Bref, avec les filles c’est toujours compliqué. Alors qu’avec un garçon, c’est beaucoup plus simple. Un steack/frites, du ketchup, un ballon, et on est la mère de l’année. Le seul vrai problème avec eux, sont les belles filles finalement. 


En attendant il va me falloir porter ma future rivale et mon prochain prodige du foot, pendant quelques mois, avant de les expulser et de les nourrir à 3 heure du mat’ entre deux couches.


Cela m’a toujours fascinée, toutes ces mères persuadées que leur progéniture est la plus belle du monde, et que la naissance de cette même progéniture est le plus beau jour de leur vie. C’est quoi les autres jours de leur vie ?! Pardonnez-moi mesdames, mais pousser à s’en déchirer les tripes, les jambes écartées avec des inconnus qui n’ont d’yeux que pour nos parties intimes, cela ne fait pas partie de mes meilleurs souvenirs de vie. En plus moi, ma fille quand elle est née, elle était moche ! Je n’ai même pas eu le droit à un lot de consolation. Rien n’allait dans cette journée de merde ! Je me suis retrouvée au bout de ma vie, humiliée les jambes écartées, et avec un bébé singe pour descendance. Pour la distribution d’amour à volonté, ça complique un peu les choses, non ?!


Alors oui, oui et re-oui !!!! Je sais, c’est horrible ce que je suis en train d’écrire ! Mais cela n’en reste pas moins la vérité. 


Un peu d’honnêteté mesdames ! Votre accouchement a été l’une des expériences les plus douloureuses et des plus humiliantes de votre vie. Et NON NON et mille fois NON, votre bébé n’est pas le plus beau du monde. Malgré les likes sous les photos sur les réseaux sociaux. Vous êtes tout simplement la définition de l’adage : l’amour rend aveugle. Ou juste dans le déni !
Parce que malgré tout ce que l’on veut bien nous faire gober, tous les bébés ne naissent pas bénis des Dieux. Et j’en sais quelque chose. Autant mes mini-boys sont nés plutôt réussis, autant la mini-girl je dois avouer avoir tenté de l’échanger. Au passage je remercie le ciel et l’Univers. Malgré ses blagues de merde, et mes tentatives d’échange d’enfant moche à moins moche, je ne suis pas dans une prison pour femmes névrosées.


Et que les choses soient claires : Elle le sait ! Donc inutile de tenter de me faire du chantage et encore moins de me faire culpabiliser sur le sujet. Je ne suis certes pas la mère du siècle, mais je suis certainement la mère la moins hypocrite de ce siècle. 


De toute façon elle a vue les photos d’elle bébé, il était donc inutile de lui mentir. 


Et puis, les jours, les semaines et les mois se sont écoulés. Les poils sont tombés, et entre temps j’ai appris que non, l’amour se n’est pas une pomme que l’on partage. L’amour c’est indéfinissable. L’amour c’est non quantifiable et encore moins partageable. L’amour c’est juste … l’amour. Avec ou sans poil dans le dos. Même si on le préfère sans.

Finalement, 17 ans plus tard, je me retrouve dans un jacuzzi pour une soirée spa avec ma meilleure amie. Cette même mini-humaine (anciennement) poilue, que la vie a jugée bon de me refiler dans les pattes. Celle-là même pour qui je me sentais incapable de ressentir autre chose que ce que peut ressentir une condamné à mort. A savoir des regrets pour un acte de 10 secondes. Celle pour qui je me suis demandée comment j’allais faire pour être sa mère. Comment j’allais faire pour lui donner de l’amour que je pensais ne pas avoir en stock.  
Aujourd’hui, c’est a elle que je confie tous mes secrets, et inversement. C’est vers elle, et vers ses frères que je porte un regard d’amour indescriptible à chaque instant. C’est à mon ex petite poilue toute moche, devenue (à mes yeux) tous ce dont je redoutais. Une belle jeune femme, drôle, intelligente, et pleine d’avenir, que je dois mes plus beau instants de bonheur et ma plus grande fierté. Parce que la jalousie que je pensais ressentir est en réalité, une fierté aussi immense que mon amour.  


Si le jour de la naissance de mes enfants, fait partie des moments à oublier (parce qu’il ne faut pas déconner, si je suis Ok avec la finalité, le déroulement ça reste une torture), cette soirée comme tous les moments passés avec eux, restera gravée dans ma mémoire et dans mon cœur, comme étant l’un des meilleurs de cette vie. 
Au moins jusqu’à Alzheimer… 


Contrairement à mon micro-onde aucun de mes 3 mini-humains ne m’a été livré avec la notice d’utilisation. Alors je bidouille, je teste, je me plante et j’ajuste. Parfois je débranche pour mieux rebrancher. 
Mais une chose est sûre, contrairement à mon micro-onde, eux, je ne les changerais pour rien au monde !


Finalement, ils sont mon plus beau voyage…

GwenAlices qui va encore une fois en choquer plus d’une, mais qui encore fois… s’en fou royalement !


 

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