GwenAlices
GwenAlices

Parent d ado

Être parents d'ado

Être parents d’ados

Avoir des enfants, les regarder grandir et s’épanouir, est une vrai Bonheur. Quand on dit que rien au monde n’est comparable, c’est vrai. Quand on dit que notre vie va changer pour toujours, c’est vrai. Quand on dit que nous les aimerons inconditionnellement quoi qu’il arrive et pour toujours… C’est faux !

Au début les enfants, c’est comme les chats. En version nouveaux nés, on ne se lasse pas d’eux. Pire on ne peut plus s’en passer. Ils sont tout petits, tout mignons. Leurs sourires, leurs petites mimines, leur odeur de bébé tout est réuni pour nous faire fondre au premier regard. Comment ne pas craquer ? Ils ont l’air si innocent que nos seules envies et seuls buts dans la vie sont de les cajoler et de les protéger.

Alors on les laisse nous baver dessus, vomir sur notre troisième pull de la matinée, parce que les deux premiers ont déjà rencontré une régurgitation de lait et un pipi mal géré. On les laisse aussi nous tirer les cheveux, on leur croque les pieds tellement c’est mignon. On a hâte qu’ils parlent et nous chantent des chansons. On veut aussi les voir marcher, parce que quoi de plus mignon que de voir leurs petits cuissots tout potelés et leurs petites couches se dandiner du canapé jusqu’à la table basse du salon ? Non vraiment, être nouveaux parents, c’est un bonheur indescriptible… Au début !

Que de moments magiques, qui nous gonflent le cœur. Un petit ange est entré dans notre vie, pour le meilleur… mais surtout pour le pire !

Les années passent et notre extase aussi. Petit ange a 14 ans, et les pipis mal gérés ne sont plus aussi bien accueillis. Et vous pouvez me croire, maintenant on envie de beaucoup de choses, comme de les tuer, de les envoyer en pension loin de la maison, ou encore de s’endormir et de ne se réveiller qu’à leurs 30 ans, quand ils auront un super Job et un appart autre que le nôtre. Mais s’il y a bien une chose qui ne nous viendrait plus à l’esprit, c’est bien de leur croquer les pieds !

Déjà parce qu’en 14 ans on est passé de la taille 3 semaines à la taille 41, et surtout parce que maintenant ce n’est plus qui les lavons ces pieds ! Ça se voit et ça se sent. Croyez-moi ce genre de détails changent beaucoup de chose.

Être parents d’ado demande certaines compétences qui s’acquièrent à coup de désespoir, de coup de nerfs et de fatigue mentale. Elles mériteraient d’avoir leur place sur un Curriculum Vitae. Il ne faut pas de longues et interminables études, mais une patience et une capacité d’adaptation à toute épreuve. Sans compter sur le fait, que nous devenons malgré nous multilingues. Si nous sommes, pour la plupart, incapables d’aligner deux mots en Anglais, en Allemand ou en Espagnol (et j’en passe) nous maîtrisons parfaitement le langage ado, qui est un mélange ded grognements et ‘onomatopées. C’est comme lire une BD avec pour personnage principal un Homme préhistorique mais dans la vraie vie, en ce rappelant quotidiennement que ce mini-homme de Cro-Magnon, au bout de la table, est le résultat d’années d’évolutions de ce petit ange à qui nous avons consacré nos nuits, notre admiration et en qui nous avons mis tant d’espoir.

Aujourd’hui ce petit ange, est bel et bien un ado. Sa peau de bébé a laissé place au désastre de l’acné. Nous ne savons plus trop où poser un bisou, pourvu que l’on en ait encore envie. Entre points noirs et boutons blancs, le terrain est miné et peu attirant.

Et dire que lorsque j’étais petite, je refusais d’embrasser ma grand-mère qui se tartinait de crème Nivea® parce que je trouvais ça gras et dégoûtant. Mamie si de là où tu es, tu lis ces mots, je te demande pardon ! Ta peau grasse de crème et toi n’étiez pas si terrible et au moins vous sentiez bon le propre. Ce qui n’est pas le cas de l’ado.

L’odeur de l’ado est assez reconnaissable. C’est un fort mélange de transpiration, de chaussettes de trois jours macérés dans des baskets, le tout condensé dans une pièce de 10 m² toujours fermée et surtout jamais aérée. L’air frais étant l’ennemi numéro 1 de l’ado. Le numéro 2 étant la douche et ne parlons pas la kryptonite de l’ado : la brosse à dent.

L’odeur de transpiration sur un ado reste un grand mystère pour moi. Quand on sait qu’un ado passe le plus clair de son temps en position couché ou allongé, sans faire le moindre mouvement si ce n’est celui de porter sa part de pizza à la bouche, je ne comprends pas comment il peut sentir l’effort.  Si encore, il se levait pour aller courir, jouer au basket, ou sortir le chien qu’il a eu pour ses 10 ans en nous jurant que c’est lui qui allait s’en occuper (le nourrir, le sortir…), mais pas du tout. Il reste là à attendre que le temps passe, en faisant la gueule.

Quand le vieux sent l’incontinence, l’ado sent … l’ado. Il n’y pas de mots pour décrire la fragrance de l’ado. Je pense que si un parfumeur, en fin de carrière aurait dans l’idée de produire un parfum, pour les mères atteintes du syndrome du nid vide*, il devrait recueillir de l’extrait de calçons sales de trois semaines oubliés sous le lit, un soupçon de renfermé et peut-être un zeste de chaussettes portées quatre jours de suite sans douche. Comprenez qu’en tant que parents d’ado, nos pulsions affectives sont naturellement réfrénées par un mur odorant. Odeur qui à ce stade de la vie d’ado est presque qu’aussi visible qu’olfactive. Disons, que l’on voit vite que ça pu, même à quelques mètres. Syndrome pouvant persister chez certains adultes, mais cela est un autre sujet…

Ceci-étant dit, les bisous ne sont pas réellement un souci, puisque l’ado refuse tout contact physique avec ses parents, sauf en cas de besoin : argent de poche, autorisation pour aller faire le con avec les potes et pour obtenir un accès illimité au frigo.

En parlant de frigo, si vous avez dans l’idée de jouer les mères parfaites en vous imaginant nourrir votre progéniture avec des produits frais, sains et équilibrés, faites-vous une raison de suite. Quand votre chérubin atteindra l’âge de l’adolescence, vous ferez comme tout le monde vous resterez sur des valeurs sûres et peu coûteuses : les pâtes ! Déjà parce que vous n’aurez jamais suffisamment de courgettes pour remplir leur estomac, ensuite parce qu’ils refuseront de les ingurgiter en criant à la tentative d’empoisonnement, et surtout par l’ensemble de vos comptes épargnes réunis ne suffiront pas garder votre frigo et vos placards pleins.

Vous vous souvenez certainement des premiers pas de votre petit cœur tout chou. Cette période ou grand sourire il titubait entre la table basse etd nous, du haut de son petit corps potelé, bras ouverts. Tout fier d’avoir fait trois pas de suite sans tomber. Aujourd’hui, nous avons un ado, plus grand que nous, se déplaçant tel un zombi entre son antre (sa chambre) et le frigo. Chaque pas est une épreuve. Cela lui demande une énergie considérable. Personnellement quand je vois mes ados faire un effort physique comme s’étirer par exemple, j’ai toujours peur qu’ils me fassent un claquage. Je me vois déjà les traîner chez le médecin devoir expliquer qu’ils ont été pris d’un sursaut d’énergie, et qu’ils se sont étirer les bras sans échauffements préalable.

L’une des activités principales de l’ado, est de faire la gueule. Généralement cette option arrive avec l’acné. C’est un package tout compris. Sauf, qu’en tant que parent nous n’avons pas le choix des options. On se réveille un matin avec un ado boutonneux et dépressif dans la maison. On sait que nous sommes parties pour une période de quelques années sans pouvoir espérer résilier cette partie du contrat. Et puis pourquoi sourire à la vie et encore plus à ses parents ? C’est vrai quoi, après tout, comme ils le disent si bien, ils n’ont rien demandé !

Notre bébé d’amour tout mignon, qui nous regardait avec tendresse et qui ne pouvait imaginer sa vie sans nous. Ce même petit bout de choux, qui nous chantait des chansons à 4 heure du matin dans son petit lit nous empêchant de dormir plus de 3 heures d’affilées. Cette amour de notre vie qui riait aux éclats pour un rien, à qui nous avons réussi à faire manger des fruits et des légumes.

C’est terminé, petit ange est devenu un mini-Cro-Magnon, se nourrissant uniquement d’aliments commençant par la lettre « P » (excepté les petits pois et les poireaux), comme le Pain, les Pâtes, des Pizzas sans oublier les Patates.

La communication, quant à elle est limitée au strict nécessaire. Quelques petits sons par ci par là. A ce propos je vous fais un lexique des principaux sons à connaitre :

  • Hum !  A ne pas confondre avec huuum c’est bon.

Signifie : J’ai bien entendu que tu me parlais mais je m’en fou je n’écoutais pas, fais comme tu veux du moment que je n’ai rien à faire.

  • Hein ?

Signifie : J’ai bien entendu que tu me parlais, j’ai cru comprendre que tu me demandais de faire un effort. Pitié dis-moi que j’ai mal compris. J’ai déjà envie de pleurer rien d’y penser.

  • Prrrr…

Signifie : Aucune idée et alors là, je m’en fou, je ne comprends même pas pourquoi tu me demande. Je ne sais pas, fais comme tu veux du moment que je n’ai rien à faire.

Maintenant vous avez les clefs de la communication parents/ado !

Bien, comme il est l’heure de nourrir mes mini-Cro-Magnons, je vais m’arrêter là pour aujourd’hui.

Bonne chance, à vous... à nous parents d’ado !

*Le syndrome du nid vide : Syndrome de mère dépressive, qui sente un vide comparable au néant, parce qu’elles n’ont plus de chaussettes sales qui traines, que leur frigo reste plein et que plus personne ne grogne à la maison. Un sujet à venir je pense…

 

Ajouter un commentaire

 
×