GwenAlices
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Pieds

Les cas contacts, le télétravail ou l'art de ne rien foutre tout en étant payé !

Il y a quelques jours, notre Directeur (surtout son assistante) nous a organisé un séminaire dans la magnifique ville de Rouen.

Pendant deux jours nous avons pu profiter de chacun d’entre nous, nous passant le micro pour parler de notre travail et de nos idées corporates pour certains, et pour d’autre (dont je fais partie) pour chanter à tue-tête lors de la soirée Open-bar et déhanché endiablé sur la piste de danse.

Il faut dire que si le séminaire de l’an dernier a été le plus ennuyeux et le plus, (ne craignons pas les mots), pourri de toute ma carrière dans cette merveilleuse entreprise. Celui de cette année, quant à lui a été le meilleur !

Ceci-dit nous avons la chance d’avoir hérité d’une assistante qui n’a pas besoin de s’égratigner les genoux sur la moquette des directeurs, en imitant un requin pèlerin (voir texte sur les ambitieuses) pour démontrer ses compétences. Heureusement que certaines personnes font remonter le niveau que d’autres s’évertuent à faire baisser ne serait-ce que par leur présence. Mais bon fini de lancer des fleurs à notre assistante, après tout c’est mon blog pas le sien !

Forcément en période de pandémie mondiale et assassine (à lire avec ironie) il était très fort probable, que nous finissions avec un cas de Covid sur les 80 personnes présentes. C’est donc tout naturellement que le lundi suivant notre voyage de groupe professionnel, nous avons été déclarés cas contact, pour la plupart. Même si le télétravail ne nous est pas imposé, puisque mon service n’a pas été en contact direct avec le contaminé, nous pouvons au choix, et selon le courage de chacun, rester chez nous et surtout glander, ou venir au bureau et donc bosser.

Notre service de santé et de prévention, ne sachant pas trop comment gérer la situation, prend visiblement ses décisions et ses mesures sanitaires sur pile ou face.  

Pile ils bloquent tout le monde en télétravail et interdisent l’accès aux bâtiments, avant de nous autoriser à revenir sur condition de la présentation de 3 tests PCR négatifs, et d'une attestation sur l’honneur que nous n’avons pas approché à moins de 3 kilomètres un contaminé. A la prochaine vague ont à le droit au touché rectal. Certains ont hâte. 

Face, ils organisent des séminaires, des portes ouvertes, et tout le monde se refait la bise, se postillonne dessus, et tout le monde recouche avec tout le monde (ou presque... Parce que tout le monde n'est pas Directeur, et tout le monde n'est pas ambitieuse).

C’est donc, suite à un mail, nous laissant le choix entre glander télétravailler ou travailler ou venir au bureau, que nous nous retrouvons à 5 dans un open space prévu pour 30. Et encore 5 dont un prestataire qui ne fait pas partie de la boîte.

Si pour certaines personnes, dont notre hypocondriaque de service, totalement flippé à la seule pensée qu’une simple poignée de main soit un pont de transfert de bactéries, ou encore de notre acharné du gel hydroalcoolique qui désinfecte son bureau matin midi et soir alors qu’il est le seul à l’utiliser, ont fait le choix de rester chez elles par réelle prévention et surtout psychose, on ne peut pas en dire autant de la majorité.

Entre ceux et celles qui n’attendent qu’une chose en arrivant ici, c’est qu’il soit l’heure d’en repartir. Entre ceux et celles qui arrivent à 10h et repartent à 10h45 sur un chantier invisible pour le reste de la journée au moindre rayon de soleil. L’open Space a eu vite fait de se vider pour le reste de la semaine.

En même temps je ne leur jette pas la pierre. Qui a la possibilité d’être payé à ne rien faire, et avec l'appuis de sa Direction ? Même si la plupart d’entre nous sont déjà bien payé pour faire semblant, là ils sont payés pour ne rien faire, mais de chez eux.

Entre celles qui vont barboter dans la piscine avec leurs gosses, ceux qui vont pouvoir terminer leur série Netflix, sans compter ceux ou celles qui vont en profiter pour faire leur ménage et leur repassage (pour une fois qu’ils sont payés pour le faire…), l’activité de notre Direction n’est pas prête de péter des records cette semaine. Non pas qu’habituellement nous soyons dans le top 10 des Directions les plus productives, mais cette semaine certains sont en droit de se demander si notre Direction existe encore. Moi même parfois à force de relancer certaines personnes, je vérifie l'organigramme pour être sûre qu'ils fassent encore partie de la boîte, et pourtant ils bossent en face de moi.. c'est dire...

Heureusement, d'autres font au moins un semblant d’être d’astreinte, pendant ces périodes de crise. Si le téléphone sonne par exemple, et qu’il s’agit d’un supérieur, ils répondent. Ah bah oui quand même, fainéant mais pas con !

Cela étant, il arrive qu’ils ne répondent pas tout de suite. Ce n’est pas leur faute, entre les gosses qui crient dans la piscine, le téléphone oublié sur la table à côté de l’ordi pendant qu'ils se sont endormis sur leur chaise longue au soleil, on n’entend pas toujours le téléphone au bon moment. Pas facile d'être au taquet !

En revanche, je suis admirative de ces personnes. Parce que s’il y a une chose que nous devons leur reconnaitre, c’est leur talent pour les excuses. Chaque excuse est magnifique et unique. Ce sont les seules personnes à qui, il arrive des choses improbables.

Par exemple, un oiseau qui a foncé tout droit dans une fenêtre et qui l’a brisé, une inondation, le PC qui ne s’allume pas, le réseau téléphonique qui fonctionne partout en France sauf chez eux, une gastro fulgurante en plein mois d’août, une panne de voiture alors qu’ils bossent de chez eux (après ils vivent peut-être un domaine princier et doivent prendre leur voiture pour se rendre aux cuisines, ne jugeons pas hâtivement). La plus classique restant les enfants malades. Alors celle-ci elle est magnifique. Elle est géniale parce que bien souvent, soit on entend les enfants rirent derrière, soit en s’aperçoit sur les photos de famille publiées sur les réseaux sociaux du weekend, que les enfants ont plus l’air d’avoir mangé de la viande rouge trois jours d’affilés tellement ils pètent la forme, que de sortir de trois jours d’otite.

Quoiqu'il en soit remercions le COVID et les mesures sanitaires, qui nous permettent de réduire les arrêts maladies et qui nous évitent de poser nos RTT et nos jours de Congés, tout en conservant notre salaire. 

En attendant, et puisque je suis une personne qui sait s'adapter (voir mon CV), je vais probablement aller en faire autant. Je n’ai peut-être pas de piscine et j’ai terminé toutes mes séries netflix, mais je vais en profiter pour aller me boire un thé glacé avec une copine fainéante elle aussi (ou juste en vrai RTT) en terrasse. Au pire, je trouverai bien une excuse bidon et improbable à donner à mes responsables.

GwenAlices

Un jour et un texte de plus là rapprochant de son futur licenciement...

KissouLove

 

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