GwenAlices
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Ballon

L’ingratitude des enfants

Mère d’un ado de presque 15 ans, et comme tous parents d’ado, je rencontre quelques difficultés dans l’éducation de celui-ci. Comme tous les ados, le mien a décidé de me tenir tête. Pas sur les devoirs, ni sur les tâches ménagères, mais sur ses choix d’avenir. Nous ne sommes pas d’accord du tout.

Mon cher fils, va faire son entrée dans une école spécialisée pour devenir Boulanger / Pâtissier.

Étant donné que ce choix, d’orientation professionnelle, m’arrange (mon côté gourmand) je ne m’y suis donc pas opposée. Au contraire je l’encourage. Bien que quand il était petit, je l’imaginais plus embrasser une carrière de footballeur professionnel.

Non pas qu’il montrait des compétences sportives dans son enfance. Pas du tout ! Ni même qu’il se soit un jour montré doué avec un ballon. Pour tout vous dire le dernier ballon qu’il a eu entre les mains, s’est retrouvé sur le toit de l’immeuble d’en face, en moins de 6 minutes de jeu. D’ailleurs tous les matins on peut voir le fameux ballon depuis la fenêtre. La preuve en photo !

Je le voyais Footballeur, parce qu’il avait un don. Une capacité indispensable dans la pratique de ce sport, qui consiste à se jeter au sol en chialant. En espérant que tout le monde à la maison croit l’espace d’un instant qu’il s’était fait mal. Je pense qu’il doit y avoir des ancêtres Italiens dans sa généalogie… Á vérifier.  

Mais plus sérieusement, au-delà de son côté comédien dramatique, je le voulais footballeur pro, aussi et surtout parce que j’avais prévu d’arrêter de travail rapidement, pour vivre dans une villa hors de prix sous les tropiques, le visage totalement figé par le botox et bourrée au Moët et Chandon du matin au soir.  Ne me jugez pas, chacun ses ambitions !

Sauf, que mon fils chéri, a décidé de mettre fin à mes rêves de mères croqueuse de diamants et alcoolique. Puisqu’il a décidé de vivre de sa passion (donc pauvre). Le sort en est jeté, je finirai étouffée au croissant pur beurre et engraissée à la religieuse au chocolat.

Après, je me console en me disant qu’il vaut mieux finir sa vie obèse et diabétique, plutôt que Végan et dépressive.

Faire une croix sur le champagne et la villa de luxe n’est pas le seul souci. Au-delà de ne pas vouloir devenir riche et célèbre pour le seul d’enrichir et de faire le bonheur de sa mère, monsieur a décidé de n’en faire qu’à sa tête, concernant sa future femme.

C’est dire ! Non seulement je n’ai pas mon mot à dire sur ses ambitions professionnelles, mais en plus visiblement je n’ai pas le droit de choisir sa femme. Je rappelle que c’est de ma future bru que l’on parle. Elle quand même amenée à être la mère de mes petits-enfants. Je devrais avoir mon mot à dire quant au choix concernant les gênes de mes propres petits-enfants !

Je vais vous retranscrire notre conversation ou plus exactement, la cruauté et l’ingratitude d’un ado, face à la femme qui, l’a porté pendant 8 mois, et qui lui a donné la vie.

Nous parlions du fait que son école propose une section d’apprentissage en chocolaterie.

J’ai pris cette information pour un signe du destin. Je lui ai donc fortement suggéré de se trouver une chocolatière. Que ça ferait plaisir à sa sœur et à moi. C’est vrai après tout, nous sommes des gens normaux, nous adorons le chocolat. Lui Boulanger / Pâtissier, sa femme chocolatière. Le plan était parfait. Ils allaient créer une enseigne florissante qui porterait mon nom. Il y a  bien des crêperie qui s‘appellent chez tante Odile, ou chez Mam’ Goz, alors une boulangerie / pâtisserie / chocolaterie avec l’enseigne : chez Maman Gwen, je ne vois pas ce qu’il y a de choquant !  

Tout ça pour dire, que le plan était qu’ils deviennent riches (moi aussi), qu’ils comprennent que pour le bien de leur couple et l’éducation de leurs morveux mes petits-enfants ils devaient m’éloigner en m’envoyant visiter le monde à leur frais.

Tout était calé.

Sauf, que monsieur mon fils, du haut de ses 15 ans (à peine), a décidé que le choix de sa femme lui reviendrait. Mais pire, qu’elle ne serait pas forcément dans le métier du chocolat !

J’ai bien tenté de lui expliquer qu’il pouvait faire un effort pour la femme qui l’a nourri, soigné, porté, mis au monde, aimé... bref, la femme à qui il doit la vie … mais rien.

Je vous refais la scène, pour que vous puissiez partager ma désolation :

Moi : C’est génial cette section pour le métier du chocolat. Tu vas pouvoir nous ramener une chocolatière.

Lui : Bah … Non pas forcément.

Moi : Comment ça pas forcément ?

L’ingrat : Ben je ne sais pas moi. Elle sera ce qu’elle sera. Mais pas forcément chocolatière.

La mère désavouée que je suis : Bien sûr que si elle fera du chocolat ! Ta sœur et moi on adore le chocolat. Tu peux faire ça pour nous. Non ?

L’ingratitude en personne : Benn non. Je ne vais pas choisir ma femme en fonction de vous. Je ne sais pas de qui je vais tomber amoureux.

La voix de la raison :  On s’en fou de l’amour. Je te demande de l’épouser pas de l’aimer.

Le fils indigne : Mais.. pfffff… Je vais ne pas épouser quelqu’un que je n’aime pas, juste pour que vous mangiez du chocolat !

La sagesse : Ah ben si. ‘est le plan justement.  Tu crois que dans le temps les gens se préoccupaient de se marier par amour ? Bien sûr que non. Ils se mariaient parce que les parents en avaient décidé ainsi. C’est bien pour ça que Dieu a créé :  les maîtresses.

Le Petit Ingrat : pfff n’importe quoi !

La sagesse : Ecoute ! Au prix que va me coûter tes études de pâte à pain et de confection de chouquettes, tu peux bien faire un effort. Tu me dois bien ça ! Tu peux quand même oublier tes rêves d’amour et de mariage avec une déesse grecque, avocate aux barreaux ou encore chirurgienne cardiaque, et épouser une chocolatière de 110 kilos pour faire plaisir à ta mère ?

Le sale petit ingrat : Bah non !

Non mais, vous vous rendez compte ? On les met au monde, on les nourrit, on les chérit. Et eux, ne font pas l’effort d’épouser une grosse dinde pour faire plaisir à leur mère ?

Alors que moi dans ma tête tout est déjà tracé. Je me voyais déjà me faire livrer des chocolats fourrés à la liqueur confectionnés par la bru, et organiser des apéros-choco clandestins dans mon EHPAD !

Comment je vais pouvoir draguer les petits incontinents en fauteuil roulant et charentaises, si je ne pas les alcooliser à coup de chocolat ?

Plus qu’à revoir mes plans… Non mais je vous jure, faites des gosses !

GwenAlice

Un jour de désillusion

 

Commentaires

  • Luc
    • 1. Luc Le 25/06/2022
    Bonjour,
    Bel humour, comme d'habitude ...
    Sérieux maintenant (trop ?) :
    Il va peut être changer d'avis (sans doute pour l'orientation, ses moitiés viendront ensuite)
    Bon courage quand même

    Mais les chouquettes et compagnie sont déjà accessibles (pas trop quand même)

    Continuez votre blog , Insta & Tik Tok, J'aime !

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