GwenAlices
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La vie sur les reseaux

la vie sur les réseaux sociaux

Pour ma part, je suis arrivée assez tard sur les réseaux sociaux. C’est une amie de l’époque des balbutiements de Facebook qui m’y a entraînée. Je n’en voyais pas l’intérêt. D’ailleurs je n’avais pas de Smartphone. J’avais un téléphone portable pour appeler en cas de besoin et envoyer des textos à mes amies quand j’avais la flemme de passer plus de 20 secondes à parler avec un autre humain. Pendant longtemps j’ai fait partie des personnes qui arguaient que la vie sur les réseaux sociaux n’était que façade et tout aussi superficielle qu’une star de la téléréalité. Que c’était réservé aux personnes n’ayant pas de vie, cherchant à s’en créer une derrière un écran.

J’ai toujours aimé, l’adage Facebookien qui dit qu’être populaire sur les réseaux sociaux c’est comme être riche au Monopoli®. Même si je le pense encore, depuis le temps que je suis moi-même sur les réseaux, je peux assurer que cet adage ne reflète pas totalement la réalité. Si la popularité y est aussi éphémère qu’inutile dans la vie réelle, et qu’elle ne sert en règle générale qu’à flatter l’égo, parfois il vaut mieux se créer des liens virtuels plutôt que des liens avec des personnes, en chair et en os, que l’on croise tous les jours.

Evidemment, les réseaux sociaux ne sont en aucun cas la vraie vie, et ne caractérisent en rien une personne dans son entièreté. Il faut bien admettre qu’ils favorisent le harcèlement, la pornographie malsaine, et contribuent à la déficience mentale. Comme toute chose, il y a du bon et du mauvais. Mais n’oublions pas que ce ne sont pas les réseaux qui harcèlent et font du mal, mais les personnes qui les utilisent.

À l’image d’une arme à feu qui sans une intervention extérieure ne peut appuyer seule sur sa gâchette, les réseaux sociaux peuvent être une arme de destruction psychologique et neurologique, si une personne mal intentionnée décide de s’en servir pour lâcher sa frustration et sa bêtise, ou si nous faisons le choix de scroller sur TikTok plutôt que de lire un bon livre.

Cela dit, il y a des vérités qu’il nous faut bien admettre. Les réseaux sociaux peuvent faire du bien, et aider beaucoup de personnes. Qu’on se le dise, ils ont de bons côtés !

Pour commencer, grâce à eux il y des gens qui nous souhaitent notre anniversaire. Alors certes, la plupart du temps ce sont des gens que nous ne connaissons pas, et dont on redécouvre l’existence chaque année, mais ça fait toujours plaisir. Plus besoin d’avoir une grand-mère qui rappelle aux membres de la famille que c’est notre anniversaire et qu’il ne faut pas oublier de nous appeler ou de nous envoyer un message. Les réseaux sont devenus la mamie anniversaire ! Ce qui dans un sens n’est pas plus mal, dans la mesure où Facebook n’est pas touché par Alzheimer, et qu’il ne nous confond pas avec un cousin ou une cousine. Ce qui est toujours un peu vexant, surtout quand la cousine en question est aussi conne qu’un bovin en bord de route. #vécu !

Ils permettent aussi d’espionner son ex, ou son crush, grâce à des faux comptes. Ou pire ! Le crush de son ex ! Mais là c’est un niveau d’espionnage qui demande une certaine expérience, et une grande dose de pschychopathie. Avouons tout de même qu’il est plus simple de pister la vie de ses ex derrières un écran, avec un faux compte que de se déguiser en Colombo et d’emprunter la voiture d’une copine pour aller suivre cet ex et sa nouvelle pouffe.

Ils permettent également, aux déprimés d’exprimer leurs frustrations face à une vie qui s’acharnent sur eux, malgré tous leurs efforts pour se sortir de leur dérive (sans amour, sans argent et sans amis), à coup de « Oui, Mais… », ou bien « ce n’est pas de ma faute, c’est l’autre le con », « De toute façon c’est toujours tout pour les autres, et jamais rien pour moi ». Alors surtout ne jamais leur donner de conseils ou même un début de solution. Ils n’en veulent pas ! Ces victimes de la vie ne demandent qu’à être plaintes, et à se sentir soutenue dans le malheur. Quoi que vous puissiez leur dire, l’univers conspire contre eux. Parce que tout le monde sait bien que l’Univers n’a que ça à foutre. Souvent ces personnes ont une devise, qu’ils publient une à deux fois par mois qui est : Marre de cette vie de merde !

Sans oublier les suicidaires du dimanche, qui ont l’occasion – unique tout les quinze jours - de lancer un appel au suicide avec une petite publication, comme par exemple : « Fatigué de me battre, toujours pareil, autant en finir une bonne fois pour toutes ! Adieu ! », ou j’aime bien celle-là aussi « Quand j’aurais fait une connerie et que je ne serais plus là, pas la peine de venir chialer » Et 1 semaine plus tard ils publient une phrase philosophique comme : Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ! Bon, ce qui nous fait dire que finalement ils respirent encore. Heureusement qu’ils ne se suicident que sur les réseaux, parce que s’ils tentaient de se suicider deux fois par mois dans la vraie vie, ils s’apercevraient rapidement que le nombre de chance est plus limité !  Et puis ce serait dommage de ne pas se louper, parce qu’une fois la mission accomplie, c’est difficile de compter ses likes depuis les étoiles et les nuages. D’ailleurs je trouve toujours malsain et assez ironique de lire ce genre de message et de voir des mentions « j’aime ! » en dessous de la publication. Personnellement je serais hyper vexée ! Je suiciderais mes amis …

Au-delà de tous ces exemples, j’ai aussi compris que pour certaines personnes, les réseaux sociaux sont un excellent moyen de maintenir un lien social avec d’autres humains. Tout le monde n’est pas considéré avec le même égard dans la vie réelle. Les gens sont tous différents. Par exemple, il y a les caractères forts qui, volontairement ou non, évincent les caractères plus réservés, que ce soit au bureau ou en soirée. Les beaux, les minces, les sportifs, qui selon les critères de beauté actuelles, sont plus populaires, plus écoutés et bien plus pris en considération, que les moches, les gros, les maigres, les intellectuelles ou encore les geeks.

Dans la vie réelle il y a des écarts visibles entre les personnes. Pour autant les moins populaires, les moins confiantes, ou les moins expressives, ont aussi des qualités. Elles n’ont simplement pas l’occasion de les montrer et de les exprimer dans un environnement, ou face à des personnes qui ne le leur permettent pas.

Les réseaux sociaux offrent un pied d’égalité.

Les timides, les introvertis ou encore les gens qui n’ont pas suffisamment de confiance en eux pour s’exprimer et partager des idées ou exposer leur talent avec des gens en chair et en os, peuvent le faire au travers de forum, ou de groupes dédiés à leurs arts et à leurs centres d’intérêt. Les réseaux sociaux offrent la possibilité de créer des liens avec des personnes qui partagent les mêmes passions ou les mêmes profils de personnalités. Cela permet de se sentir accepter, compris, et de combler le besoin d’appartenance à un groupe.

Les platistes peuvent se prouver entre eux que la terre est plate et qu’un mur de glace gardé par des extra-terrestres nous séquestrent sur la planète Terre, sans passer pour des complotistes. C’est pratique.

Mais plus particulièrement ce sont aussi ces réseaux qui peuvent apporter beaucoup aux personnes malades. Cela leur permet de communiquer avec des personnes qui les comprennent vraiment. Alors qu’ils doivent prendre sur eux au quotidien pour minimiser l’inquiétude de leur entourage, là, ils peuvent s’ouvrir totalement et exprimer leur ressentis, leur peur, trouver du réconfort, de l’espoir, et partager leur expérience en restant eux-mêmes, et en se sentant compris et soutenus.

Les réseaux, permettent aussi aux familles de rester en contact. Les personnes qui vivent loin de leurs proches peuvent, grâce à eux, partager des moments de vie, voir grandir leurs petits-enfants, ou rassurer leur entourage pendant leurs vacances, au fin fond de la jungle Amazonienne.

Bon et puis ça permet aussi de frimer en affichant son bonheur, avec des photos prisent sur les plages de Bora Bora avec sa moitié ultra canon, tout en sachant que la cousine Chloé qui touche le smic dans une boîte de merde et qui vient de se faire larguer, va tomber sur la notification de publication de ces photos, dès qu’elle ouvrira son portable dans l’espoir d’y voir apparaitre un message de son ex, revenant en la demandant en mariage. Double peine pour la cousine !

Tout au long de notre vie, nous faisons des rencontres et tissons des liens. Qu’ils s’agissent de collègues, de personnes croisées en vacances, ou en soirées. Avec certaines d’entres elles, il y a un tel feeling qu’il serait dommage de ne pas rester en contact et de se perdre de vue. De cette façon nous pouvons continuer à partager nos souvenirs ou nos péripéties par écrans interposés.

En parlant de partage, il ne faut pas oublier de mentionner les philosophes en herbe qui republient des dictons, adages et autres phrases profondes, sans contexte. Pour certains je me demande même s’ils en comprennent le sens véritable, surtout lorsque je lis «  l’avenir appartient à ceux qui se lève tôt » ou encore « le travail c’est la santé » sur le mur d’une collègue qui débarque la bouche en cœur à 9h45 et repart à 17h après 2h de pause déjeuner le midi, 4 pauses café et 6 pauses clopes dans la journée. Parce ce qu’ils servent aussi à ça les réseaux sociaux. À se foutre de la gueule du monde en jouant les philosophes avec des phrases clichée.

D’autres peuvent s’en servir tout simplement pour promouvoir leur activité professionnelle, pour se faire connaître ou encore comme je le fais, divertir et se divertir en partageant des idées et en exprimant des pensées, ou comme j’aime le faire en exposant des vérités avec une dose d’humour et et beaucoup de cynisme.

Ah oui ! Et puisque nous parlons de vérités, les réseaux sont très utiles aussi pour les personnes en manque de créativité et de personnalité, qui peuvent briller en société en reprenant le contenu des autres… 

Ils permettent aussi aux collègues jaloux et aux RH d’une entreprise de vous virer … mais ça c’est une autre histoire.

Tout ça pour dire (ou littéralement écrire), que les réseaux sociaux, s’ils sont bien utilisés, peuvent aider des personnes à différents niveau. Ils ouvrent des opportunités et offrent des occasions de d’apprendre à connaitre des gens que nous n’aurions jamais eu la chance de rencontrer dans la rue, ou au cours d’une soirée célibataire chez la cousine Chloé.

Il y a encore quelques temps de ça, environs deux ans, j’étais persuadé que les « amis » virtuelles étaient des billets de Monopoli®. Fictifs et sans valeurs. Rien de sincère, pas de liens réels, et pas d’amitiés profondes. L’expérience m’a démontrée le contraire.

Pour être honnête 80% des gens qui me suivent sur les réseaux, sont personnes avec qui je n’ai pas de réelles interactions dans la vie. Ce qui nous laisse 20% de personnes a qui j’ai déjà fait la bise au moins une fois, ou avec qui j’ai partagé une soirée, un lit, un dîner ou encore un bureau. Des personnes avec qui j’ai partagé des années de ma vie, que ce soit au travail ou dans la vie privée et intime. Certains partagent même mon arbre généalogique. Et pourtant, sur ces 20%, moins de la moitié sont des personnes sur qui je peux compter.

La majorité des personnes les plus sincères, qui me soutiennent que ce soit dans mes projets professionnels ou personnels, la maladie, ou dans mes délires ; Les personnes bienveillantes, loyales et qui connaissent mes goûts et mes passions, sont pour beaucoup des personnes faisant partie des 80%. Des personnes que je n’ai jamais rencontré, ou très peu, et qui ont rejoint mes réseaux, soit grâce au partage de mes textes ou de mes vidéos, ou encore de mes publications, par l’un de leurs amis. Des gens que je n’aurais pas eu l’occasion de croiser en dehors d’un réseau social, et qui pour autant, m’apportent, m’apprennent et me soutiennent.

Evidemment, dans les 20% j’ai fort heureusement pour moi des personnes que j’ai côtoyées, et que je côtoie encore en réel, sont des amis plus qu’infaillibles, et qui me sont précieux.

Je profite de traiter de ce sujet aujourd’hui, pour remercier les personnes formidables, justement rencontré ou retrouvés sur les réseaux, qui ont su et savent, se montrer présents et bienveillants dans les moments particuliers. Des personnes qui aujourd’hui font parties de mon entourage. Parmi eux, il y en a que je n’ai jamais rencontré, que je ne rencontrerais probablement jamais pour certains, pour d’autres c’est sûr que l’on créera l’occasion. Il y a aussi des personnes perdues de vue depuis une vingtaine d’année voire une trentaine. Des anciens collègues, des amis d’enfance…

Loin de celle qui, il y a quelques années, était persuadée que les seules les interactions physiques avaient du sens ; aujourd’hui je sais que ce n’est pas le cas.

Voici ce que les réseaux m’ont appris. Qu’il n’est pas nécessaire de partager un café, un repas, un apéro ou un week-end avec quelqu’un pour créer un lien réel, sain et bienveillant. Que des personnes bien plus sincères peuvent se trouver derrière un écran, que ceux que l’on peut retrouve autour d’un verre une fois par semaine après le travail depuis des années.

Les réseaux sociaux ne remplaceront jamais, une bonne soirée raclette et un bon vin (ou des) avec de véritables amis, mais ils sont eux aussi une bonne façon de faire de belles rencontres et pour certains de se sentir moins isolés dans un monde qui ne les comprends pas toujours.

Je pense notamment aux collectionneurs de maquettes en allumettes, aux pécheurs de truites, ou aux fans d’ornithologie … bénis soient les réseaux !

GwenAlices un jour de transition entre son ancienne vie et sa nouvelle vie !

 

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