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GwenAlices
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  • A la découverte de son pouvoir féminin

    • Le 03/12/2022

    Lorsque le médecin nous annonce que l’on va perdre nos cheveux et devenir chauve, ce n’est pas vraiment une surprise. Dès lors que l’on nous a annoncé que devions nous préparer à la chimiothérapie, cette image s’est imposée à nous.

    Nous le savons. Nous avons tous et toutes vue un film, une série ou une publicité d’appel aux dons pour la lutte contre le cancer, dans lesquelles une femme chauve représente ce combat.

    Rarement les hommes d’ailleurs. Pourtant, même si nous n’en parlons que peu, eux aussi sont confrontés aux cancers et leurs traitements provoquants ce qui est appelé dans le jargon médical « Alopécie. »

    Peut-être que ça s’explique parce qu’un crâne chauve est plus choquant chez une femme, et plus sexy chez un homme.

    La femme chauve est d’ailleurs l’un des symboles forts et très représentatifs des maladies comme le cancer. Alors nous sommes tous au fait qu’une tête chauve est le signe extérieur d’un traitement lourd contre une maladie lourde. Une femme est rarement chauve par choix.

    Pour autant si cette annonce ne déclenche aucun étonnement, elle déclenche un tsunami intérieur pour la majorité des femmes concernées.

    Imaginez-vous, l’espace d’un instant… Chauve ! Imaginez votre visage tel que vous le connaissez, et retirez-lui tout ce qui met en valeur sa forme, ses traits, tout ce qui fait votre visage.

    Quelques jours plus tôt on vous a annoncé que vous êtes atteint d’une tumeur maligne, que vous devez subir un traitement qui va vous prendre non seulement, votre vie sociale et professionnelle, ainsi que votre vie de famille et votre énergie, mais qui va au passage vous retirer tout ce qui fait de vous, extérieurement : Une femme. Vos cheveux, vos cils, vos sourcils, vos seins…  

    Difficile de penser sa vie et son avenir dans l’épanouissement avec une apparence amené à se dégrader de jours en jours. Comment envisager sa vie de femme si on perd ce qui fait de nous une femme ?

    Toutes femmes qui se respectent, connait cette règle de style : La coiffure fait le visage ! Evidemment, le maquillage et les bijoux subliment le tout, mais la base (comme on dit maintenant), c’est la coiffure.

    Vous pouvez prendre n’importe quelle femme, si vous vous amusez à lui changer sa coiffure vous aurez chaque fois une personne différente devant vous. Il ne faut pas oublier que pour nous, une coiffure c’est également un moyen de gagner en assurance. Plus on se sent belle, plus nous sommes sûres de nous, et mieux nous réussissons. Cela peut paraître superficiel, mais une femme qui se sent belle, est capable d’accomplir des miracles. A contrario, une femme se sentant mal dans sa peau, n’osera rien faire par peur qu’on la remarque, et elle se renfermera sur elle-même.

    Que faisons-nous lorsque nous nous sentons mal dans notre peau ? Lorsque nous nous faisons larguer ou que nous avons besoin de changement dans notre vie ? C’est simple, nous changeons de coiffure ! Ça nous confère un sentiment de bien-être, nous nous sentons belle et nous reprenons confiance en nous.

    Et un jour, on nous annonce que le traitement qui va nous sauver la vie, va nous ôter tout ce qui nous rend belle et nous fait nous sentir forte. Pile au moment où l’on va avoir le plus besoin de cette force que nous puisons dans notre féminité.

    Bien sûr, c’est temporaire. Les cheveux, les cils, les sourcils, les poils finiront par repousser. Bien que personnellement, je ne suis pas contre le fait de conserver une partie de cette épilation intégrale et longue durée offerte par la sécurité sociale sur certaines zones. Mais là encore, ce n’est pas moi qui décide. En attendant, cela reviendra. Cela mettra des mois avant que le processus de repousse se mette en place, et des années avant de retrouver une chevelure digne d’une pub pour shampoing, mais un jour ces signes distinctifs de féminités nous seront rendus. En attendant il nous faut vivre et avancer sans. Il nous faut, donc, puisez une nouvelle force intérieure pour combler ce manque extérieur.

    Aussi étonnant que cela puisse paraître j’ai rencontré, et rencontre encore, beaucoup de femmes qui acceptent l’idée de se faire retirer un sein bien plus facilement qu’elles n’acceptent l’idée de perdre leurs cheveux. C’est dire à quelle point les cheveux ont une importance dans nos vies. Je sais exactement ce que ces femmes ressentent, parce que j’en ai fait partie. Et je peux vous assurez que cette pensée est comme l’alopécie : Temporaire !
     

    Puis les jours et les semaines passent, et le traitement fait son œuvre. Ce que nous redoutons le plus et ce pour quoi nous nous préparons psychologiquement depuis la grande annonce, arrive aussi violement qu’une gifle donnée dans un éclat de rire. A un moment où l’on ne s’y attend pas, ou plus. Après tout, cela fait des semaines que notre traitement a démarré, et nos cheveux restent accrochés à notre cuir chevelu comme des moules à leur rocher. Alors on finit par se dire, ou plutôt par espérer, que nous ferons exception à la règle.  Mais non !

    Pour moi cela s’est passé, un matin d’août en sortant de ma douche. Cela m’a marqué, car nous devions nous rendre à un rendez-vous. Je venais de me laver les cheveux, de me coiffer et de me préparer comme chaque fois, sans aucun signe particulier d’une arrivée de l’alopécie annoncée. C’était une heure avant le choc.

    Ce jour-là en prenant place dans la voiture, j’ai fait un geste. Comme je le faisais une dizaine de fois par jour. Je me suis passé la main dans les cheveux. Geste qui, je l’ignorais encore, allait devenir à la fois une obsession et une crainte.

    J’ai regardé ma main qui contenait une poignée de cheveux resté entre mes doigts au moment de leur passage, et j’ai dit : Ça y est ! Le processus est lancé. Nous avons échangé des regards entendus et le silence s’est fait entendre.

    Les jours passent, les cheveux tombent aussi rapidement qu’un arbre qui se défeuille en automne. L’image reflétée dans le miroir nous renvoie à une réalité dévastatrice. Notre corps ne nous appartient plus. Il appartient à la science médicale, et nous, nous sommes condamnés à y vivre.

    Certaines femmes optent pour la perruque, d’autres pour les turbans de chimiothérapie, moi j’ai opté pour les foulards.

    Je me suis vite rendu compte, que la prise en charge de la sécurité sociale ne permettait pas de rester féminine avec dignité, sans devoir renoncer non seulement à un sein en fin de parcours, mais aussi à un rein en cours de route pour payer la facture. Ne pouvant pas cacher mon état de santé, puisque l’un des effets secondaires est le syndrome du crâne chauve, j’ai décidé de cacher mon crane de bébé  sous des foulards de fausse soie, commandés sur un site internet spécialisé dans les produits fabriqués et envoyés depuis la chine, pour un prix n’excédant pas 5,00€ frais de port compris. Plus de foulards, plus de choix, plus de styles.

    Finalement les jours et les semaines passant, j’ai fini par me faire à cette nouvelle image de moi. Ce visage coiffé de foulards me permet de changer de tête comme je le faisais avec mes brushings. Je peux les assortir selon mes vêtements et je perds moins de temps à les coiffer que mes propres cheveux. Même si j’ai fini par accepter cette nouvelle image, ce n’est qu’une première victoire.

    La deuxième je la gagne aujourd’hui. Avec ces photos. Des Photos sans foulards. Des photos de mon visage sans mes mèches blondes bouclées, lissées, ondulées, attachées ou en batailles. Toutes ces coiffures qui ont fait mon visage depuis presque 40 ans. Une image que seuls mes proches, très proches intimes, voient chaque jour depuis des mois, en s’efforçant depuis les premiers jours à faire comme si de rien n’était, comme si ce n’était pas « si » choquant que ça. Á faire comme si j’étais encore belle.

    Aujourd’hui, et même si mes cheveux me manquent, même si j’ai hâte de m’énerver de nouveau sur des mèches rebelles qui refusent de rester dans la position que je leur ai choisi pour la journée, je dois avouer que je suis contente d’avoir à traverser cette épreuve d’alopécie.

    Grâce à cette épreuve, je me découvre une autre féminité. Une autre façon d’être femme et de puiser dans mes ressources intérieures pour laisser sortir la véritable femme que je suis.

    Pas celle qui joue de ces cheveux pour captiver l’auditoire, ou séduire son interlocuteur. Pas celle qui se sert de ses coiffures pour sublimer une tenue, ou encore pour donner bonne impression, ou se créer un personnage.

    Lorsque l’on est privé de cette « accessoire » de séduction, de cette beauté féminine, nous devons partir à la recherche de notre véritable pouvoir féminin. C’est un travail d’introspection et une grande découverte de soi. Ce que l’on y découvre est bien plus puissant qu’un carré plongeant, ou des mèches blond platine.

    On réalise que peu importe les artifices extérieurs, si on ne se sent pas belle de l’intérieur, si l’on ne prend pas le temps de se connaitre et de découvrir notre, force ainsi que notre pouvoir féminin, aucune coiffure, aucun maquillage, ni aucun bijou ne peut faire de nous une femme accomplie et épanouie.

     Le meilleur moyen de se sentir belle, est de se connaitre soi-même, au-delà de ses propres apparences.  

    Grace à cette épreuve, aujourd’hui je me sens bien plus femme, plus belle, plus forte et plus confiante que je ne l’ai jamais été.

    Quand une femme arrive à se sentir belle sans beauté extérieure, plus rien ne peut la faire se sentir laide.

     

    GwenAlices, un jour du début du commencement de la fin d'une vie pavée de doutes et d'illusions.

  • les Poils de cul

    • Le 28/08/2022

    L’un des avantages avec la chimiothérapie, c’est la perte des poils. Alors certes, quand on dit poils on dit aussi cheveux. Pour faire simple, il y a encore 1 mois j’avais encore tous mes cheveux. L’un de mes soucis du matin était de savoir comment j’allais les coiffer. Est-ce que j’allais les attacher, et si oui comment, et sinon, est ce que j’allais les lisser ou les boucler. Un vrai problème de fille qui n’a que ça à penser dès le matin. Je vous avoue, avec le recul, ce problème matinal me manque un peu. Parce qu’aujourd’hui, la question ne se pose plus. J’ai la chevelure d’une enfant de trois enfants ans. Le peu de cheveux qui me reste n’ont plus besoin de coiffage. Et comme de toute façon dès que je les touche ils tombent, je me dis qu’il est inutile d’accélérer le processus de la chauvattitude.

    En revanche, pour ce qui concerne le reste des poils, c’est une bénédiction. Épilation intégrale longue durée et prise en charge par la sécu ! Ce que femme veut, la chimio le fait ! (Humour de cancéreuse…).

    A l’occasion de mon épilation, j’ai pu assister à la chute de mes poils. Je dois avouer que j’ai été assez surprise par le nombre de poil de cul que j’ai perdu. Vous êtes-vous déjà posez la question sur la densité de poil concentré à cet endroit de votre anatomie ? Vous devriez. Même si j’en conviens, on n’entreprend pas l’inventaire de ses poils de cul tous les dimanche matin, je trouve que l’on ne leur donne pas suffisamment d’importance. Personne n’en parle.

    Les publicités pour les crèmes et les cires épilatoire, font la promotion des peau douces et satinées, pour nos aisselles, nos jambes. Même nos moustaches et notre pubis ont le droit à des bandes de cires spéciales petites zones. En revanche personne ne parle des poils de cul. Je n’ai jamais vue une publicité pour une crème épilatoire spéciale peau d’anus sensible. Personnellement si j’avais été l’un d’entre eux, je me serais sentie vexée. Après je me dis que si je dois me réincarner en quelque chose, le poil de cul ne serait la première idée qui me viendrait en tête.

    Ceci-dit je pense qu’ils méritent un peu plus d’attention. Ne serait-ce que dans les séries policières. Nous entendons toujours par des cheveux ou des poils pubiens retrouvés sur les lieux du crime.

    Vous imaginez un épisode des experts se conclure ainsi :

    • Le suspect : Non je suis innocent, je vous dis !
    • Horacio : arrête de mentir tu es fini. On a des preuves !
    • Le suspect : n’importe quoi ! puisque je vous dis que ce n’est pas moi ! Je vous juge !
    • Horacio : tout est fini, Dean... Tu es en état d’arrestation ! On a retrouvé l’un de tes poils de cul sur la scène du crime.

    Dit comme ça, ça fait bizarre mais c’est parce que nous n’avons pas l’habitude. Au bout que quelques épisodes, nous n’y feront plus attention et ça ajoutera un peu de suspense à la série.

    Enfin, voilà, tout ça pour dire qu’à mon sens, nous ne faisons pas suffisamment attention à ses petites choses invisibles, que nous possédons tous.

    GwenAlices,

    Un soir de grande inspiration

    PS :  Si un expert de la police scientifique tombe sur ce texte, merci de repenser à mon idée d’analyse de poil de cul… Évitez, juste, de donner mon nom à cette analyse. Merci !

  • les critiques culinaires de Tripadvisor

    • Le 07/08/2022

     

    Comme beaucoup de personnes, il m’arrive de regarder les avis sur Tripadvisor pour choisir un restaurant. Je ne le fais pas systématiquement, parce que je préfère me la jouer à l’ancienne. Je trouve que c’est plus sûr. La technique à l’ancienne est simple et efficace. On regarde la carte du restaurant, on compare mentalement les prix avec les autres restaurants, et surtout on regarde les assiettes qui passent et celles des personnes déjà assisent en train de manger. CE n’est pas très discret ni très classe, mais au moins ça donne une idée sur le rapport Qualité / Quantité / Prix. Parce que comme tout le monde, ce que je veux quand je vais au restaurant c’est manger bien, beaucoup, et surtout pas cher.

    Seulement parfois, quand je dois réserver un restaurant avant d’être sur place, je me fie à l’avis des autres sur Tripadvisor. Ces autres que je ne connais pas, qui n’ont probablement pas les mêmes goûts que moi, ni les mêmes attentes. Si les autres ont aimé, alors je vais aimer, et inversement. A ce rythme-là, dans quelques années on va s’inquiéter de savoir ce que d’autres pensent d’une personne avant d’accepter un rencard avec.

    Vous imaginez un Tripadvisor spécial célibataires à la recherche de l’amour. On aurait tous une fiche d’identité, comme un menu de restaurant, avec photo, mensuration, salaire annuel, traits de caractères etc. Quand on chercherait un homme ou une femme, il nous suffirait d’aller sur le classement Tripadvisor des célibataires et de comparer les avis et les notes mis par ceux qui auraient déjà passé une soirée, ou plus, avec le top 10 des meilleurs plans célibataires de la région.

     On peut imaginer des commentaires comme :

    Pepette29 : Je mets 4 étoiles à Thomas : Génial - Sourire angélique, grande conversation, j’ai passé une agréable soirée, il a tout payé. Un peu plus petit que sur la description, mais agile de ses mains ce qui compense. Je recommande ! 

    Brakmar92 : Je mets 1 étoile à Gaëlle : Horrible - Narcissique, aucune conversation. S’habille chez primark et veut se faire inviter dans des restaurants étoilés. Sexuellement absente, sent la marée, bref une véritable étoile de mer… Fuyez !

    Ce serait horrible, et finalement c’est le but de cette application et c’est exactement ce que nous faisons avec les restaurateurs. Nous jugeons leur travail, leur savoir faire (ou pas) et nous avons le pouvoir de détruire la réputation d’un restaurant ou de le faire passer pour l’un des meilleurs de sa région. Nous sommes devenus des critiques culinaires, alors que la plupart d’entre nous ne savent pas faire la différence entre une courgette et un concombre. Nos palais sont habitués à la nourriture industrielle, et nous nous permettons de juger des plats réalisés par un professionnel avec des produits frais.

    C’est exactement comme pour les émissions du type « The Voice » ou « un incroyable talent », quand Cœur de Pirate, ou encore Lio, se permettent de juger des chanteuses avec de la voix et du talent. Ҫa n’a pas de sens. Ça revient à se faire juger au Bac de français par Jul et Aya Nakamura.

    En plus non seulement on se permet de juger, mais en plus nos notes ne sont pas en adéquation avec nos avis. Par exemple, rares sont les personnes qui mettent la note maximale. Les 5 étoiles. Les gens adorent un restaurant, ils le recommandent, mais ne mettent que 4 étoiles. Pourquoi ? Si on décide d’écrire que c’est notre restaurant préféré, que le rapport qualité/Quantité/prix est excellent, que la serveuse est gentille, rapide, et efficace, que tout est beau et que tout est parfait, pourquoi jouer les radins avec une étoile ? Ce n’est pas comme si on la payait cette étoile. Il nous suffit de cliquer dessus.

    Ça me rappel la notation de mes profs au collège. Souvenez vous de la frustration quand les profs nous rendaient les notes du dernier contrôle. Vous aviez appris votre leçon par cœur, vous aviez fait un sans-faute, pas une trace de stylo rouge sur votre copie, vous aviez eu une mention : Très bien en marge de votre copie, et le prof vous a mis un 19 / 20… La déception !

    Et quand vous alliez le voir pour savoir pourquoi, il ne vous a mis QUE 19 et pas 20, il vous répondait un truc comme :

    Alors Gwenaëlle, c’est très bien, on voit que tu as bien appris ta leçon et que tu maîtrises tes équations. Je suis très fier de toi ! Et je te félicite. Je ne t’ai pas mis 20, parce que malgré tous les efforts que tu as fournis, tout le très bon travail que tu as rendu, et ta bonne gestion du stress dû à ton interrogation dont la note, je le rappelle, compte double dans ta moyenne générale, je trouve que tu as répondu peu trop rapidement à la quatrième formule de l’exercice 12. Le résultat est juste, mais je pense que tu aurais pu développer et justifier celui-ci, avec une ligne de développement supplémentaire. Cela n’aurait rien changé, mais j’aurais aimé. Donc je t’ai retiré un point.

    Finalement on fait la même chose, avec nos étoiles.

    « Tout était parfait, mais je ne mets que 4 étoiles, parce que personne n’est venu me tenir la porte ni me tendre mes feuilles de PQ quand je suis allée aux toilettes. J’aurais aimé ce petit plus. Dommage. »

    En attendant, grâce aux avis de gens que ne connais pas, j’ai identifié le « meilleur » glacier du vieux Boucau, 4 étoiles et demie pour 600 avis, ce soir c’est ma tournée !

    GwenAlices, un jour de forte chaleur au Vieux Boucau...

  • octobre en été

    • Le 14/07/2022

    Je suis l’exemple typique de l’éternelle insatisfaction.

    Nous sommes le 10 juillet, il fait 35°c sous le soleil Breton, je passe mes journées entre mon jardin et la plage, j’ai le teint halé dont j’ai tant rêvé tout l’année, et pourtant je me suis surprise à ressentir la nostalgie automnale à cause d’une tasse.  

    Attention pas n’importe quelle tasse ! Je parle de ma tasse des journées froides et pluvieuses. Ma belle tasse chaudron, qui me réconforte et me fais me sentir comme ces femmes dans les séries américaines, blotties dans une couverture polaire au coin du feu de cheminée, avec une pluie battante dehors et une tasse de thé fumant dans les mains. Perso, moi elles me font rêver. Elles sont toutes calmes, et elles donnent l’impression de ne rien d’autre à avoir à faire, que de se laisser porter par le temps. En attendant que le printemps repointe le bout de son nez et nous sorte de notre dépression hivernale. Du coup, moi aussi je me suis acheté une superbe tasse spéciale temps pourrit, et un plaid tout doux. Il ne me manque que la peau de bête, que je me suis promis d’offrir à Héphaïstos (mon poêle).

    Quoiqu’il en soit, l’espace d’un instant j’ai osé me plaindre de la chaleur estivale. Celle que j’ai attendu des mois, avec ma tasse chaudron entre les mains et mon plaid de Noël sur les épaules.

    C’est tout moi ça ! Au bout de deux semaines d’été, je veux déjà être en automne, et au bout de deux semaines d’automne je rêve du printemps. Non ! Je ne parle de l’hivers, parce que cette saison est celle que j’aime le moins.  Pour être franche, c’est surtout le mois de mars que je ne supporte pas. Je trouve ce mois totalement inutile et déprimant. Et puis après lui, arrive Avril, qui n’est pas non plus un mois qui fait rêver. En fait mon mois préféré est le mois d’octobre. Je le trouve magnifique ! Mais entendons-nous bien, j’adore le mois d’octobre, tout comme les gens nés au mois d’octobre m’insupportent. Si vous êtes d’octobre, pas la peine de vous vexer à la lecture de ces mots. Il faut regarder les choses en face ! C’est le mois des balances et des scorpions. Entre les lunatiques et les rageux, franchement il faut quand même avouer que les personnes nées en octobre ne sont pas les plus simples à vivre et à suivre.  Mais bon, ça reste à mes yeux le meilleur mois de l’année. Il est magique.

    Heureusement que je ne suis pas la responsable en chef du déroulement des saisons, parce que ça fait bien longtemps que l’on ne vivrait que trois saisons par an, 3 semaines chacune, en boucle pendant 52 semaines (à quelques jours près…). Nous passerions du maillot de bain, à la tasse réconfortante, pour remettre nos petites robes à fleurs trois semaines plus tard. Ceci-dit ça ferait plus de ménages de printemps dans l’année. Ça me laisserait plus de chance d’en faire au moins un.

    Parce que tous les ans c’est pareil. Je me dis que je vais faire comme toute ces femmes parfaites, et que je vais moi aussi tout vider, tout trier et tout ranger. Sauf qu’au printemps (le reste de l’année aussi), je trouve toujours mieux à faire que le ménage. Comme, par exemple, profiter des premiers vrais rayons du soleil, faire mes premiers barbecues, et mes premiers apéros dehors avec les copines.

    Finalement les jours passent, et les semaines aussi. Et puis hop ! En moins de trois mois, ce n’est plus le printemps. Et un ménage de printemps en été, ça n’a pas d’intérêt. Comme disait ma grand-mère : avant l’heure ce n’est pas l’heure, après l’heure ce n’est plus l’heure.

    De ce fait là, dans mon armoire mes fringues neuves jamais portées, sont en boule au milieu de mes fringues d’il y a 10 ans. Même si je ne rentre plus dedans, je les garde parce qu’on ne sait jamais. Je fais partie de ces femmes de 40 ans qui gardent l’espoir de remettre leurs fringues de leurs 30 ans. Sauf qu’à 30 ans, moi, j’étais sportive, je buvais de l’eau et je me nourrissais de légumes et de blanc de poulet. Aujourd’hui c’est plutôt bonnes bouteilles de vin, fromages / charcuteries, et moelleux au chocolat. J’ai changé d’alimentation, et de corps ! Mais comme criait Lara Fabian : J’y crois encore !

    Alors mon 36 d’il y a 10 ans, reste au fond de l’armoire en attendant son retour sur scène. Je ne sais pas comment lui dire, que mon 40 est en train de prendre sa retraire pour se faire remplacer par 42, et que son rêve de grand retour, n’est plus réalisable. Il va falloir qu’il se fasse une raison. Moi c’est fait, j’ai choisi les menus entrée / Plat / dessert avec apéro / digo, plutôt que poisson grillé / citron et perrier. Forcément ça prend plus de place dans les fringues.

    Enfin, voilà ! Tout ça pour dire que nous sommes enfin en été, il y a enfin une chaleur étouffante, j’ai enfin un bronzage de cagole, mais que je ne rêve que d’une chose aujourd’hui : du froid, de ma tasse chaudron, d’un plaid et du mois d’octobre…

    Mais rassurez-vous, en octobre je rêve du mois de juillet...

    GwenAlices

    Un été en BZH29 au Paradis

  • Les cas contact en entreprise

    • Le 30/06/2022

    Les cas contact en entreprise

    Dans notre entreprise il y a une procédure de dénonciation de cas contact au COVID.

    Si un salarié est Covidé, il doit en alerter notre service Prévention et dresser la liste de toutes les personnes avec qui il a été en contact sur les deux / trois jours précédents.

    Les personnes listées sont immédiatement appelées par nos héros du service de la santé et de la prévention, qui leur ordonnent demandent de rentrer chez eux pour télétravailler. Les dénoncés ne peuvent revenir qu’au bout de trois jours, et après avoir effectué un test pour s’assurer qu’ils n’ont pas été contaminés.

    Bon, après il y a des exceptions !

    Par exemple, nos cadres (ou cadres / managers comme ils disent) qui participent tous les ans à une Convention qui leur ait uniquement réservée, ont une procédure un peu aménagée pour l’occasion. Alors, déjà il faut savoir que sur un open space de 32 personnes, 29 sont cadres/managers, mais que seuls 5 (Directeurs compris) gèrent d’autres personnes qu’elles-mêmes. Vous imaginez le bien le vide que ça fait quand ils partent tous pour leur Convention annuelle ?!

    Pour ceux qui ne connaissent pas, en résumé, pendant deux jours ils sont invités dans un lieu d’exception, cette année par exemple ils ont passé deux jours chez EuroDisney, pour écouter parler de stratégie d’entreprise, et pour participer à des mini-ateliers ludiques sur « Comment pousser à bout leur équipe, sans que cela passe pour du harcèlement morale », ou « comment licencier un collaborateur, choisi au hasard, en moins de 5 minutes montre en mains ; Mais sans que cela passe pour un délit de faciès ».

    Bref, deux jours dans un endroit idyllique, à boire, à bouffer et à danser tout en apprenant à réduire optimiser les effectifs sans se retrouver avec les syndicats sur le dos.

    Alors, si les procédures de prévention sont très strictes envers les dénoncés cas contacts tout au long de l’année, pour les cadres en Convention, il y une autre procédure. Ils ont pour obligation d’aller, coûte que coûte, chez Mickey avec leur potentiel COVID.

    Bah oui, ce serait dommage qu’ils passent à côté d’un moment de convivialité à cause d’une pandémie. Surtout que la chambre d’hôtel à 250 balles a déjà été payée, et qu’elle n’est pas remboursable. Alors si pour Henri IV, Paris vaut bien une messe, chez nous, une nuit dans la chambre de la Reine des neiges, vaut bien un cluster !

    En revanche, la procédure initiale (hors Disney) stipule que toute personne désignée cas contact, à 15 minutes pour évacuer les locaux, avant de prendre le risque d’une nouvelle contamination.

    Du coup je me dis qu’un dôme de protection et de sécurité sanitaire et d’extermination Covid englobe le parc. Si ça se trouve ils ont remplacé l’eau du splash Mountain par de gel hydro alcoolique.

    Donc avis au contaminés… Si vous voulez vous soigner rendez-vous chez Mickey 

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  • L’ingratitude des enfants

    • Le 24/06/2022

    Mère d’un ado de presque 15 ans, et comme tous parents d’ado, je rencontre quelques difficultés dans l’éducation de celui-ci. Comme tous les ados, le mien a décidé de me tenir tête. Pas sur les devoirs, ni sur les tâches ménagères, mais sur ses choix d’avenir. Nous ne sommes pas d’accord du tout.

    Mon cher fils, va faire son entrée dans une école spécialisée pour devenir Boulanger / Pâtissier.

    Étant donné que ce choix, d’orientation professionnelle, m’arrange (mon côté gourmand) je ne m’y suis donc pas opposée. Au contraire je l’encourage. Bien que quand il était petit, je l’imaginais plus embrasser une carrière de footballeur professionnel.

    Non pas qu’il montrait des compétences sportives dans son enfance. Pas du tout ! Ni même qu’il se soit un jour montré doué avec un ballon. Pour tout vous dire le dernier ballon qu’il a eu entre les mains, s’est retrouvé sur le toit de l’immeuble d’en face, en moins de 6 minutes de jeu. D’ailleurs tous les matins on peut voir le fameux ballon depuis la fenêtre. La preuve en photo !

    Je le voyais Footballeur, parce qu’il avait un don. Une capacité indispensable dans la pratique de ce sport, qui consiste à se jeter au sol en chialant. En espérant que tout le monde à la maison croit l’espace d’un instant qu’il s’était fait mal. Je pense qu’il doit y avoir des ancêtres Italiens dans sa généalogie… Á vérifier.  

    Mais plus sérieusement, au-delà de son côté comédien dramatique, je le voulais footballeur pro, aussi et surtout parce que j’avais prévu d’arrêter de travail rapidement, pour vivre dans une villa hors de prix sous les tropiques, le visage totalement figé par le botox et bourrée au Moët et Chandon du matin au soir.  Ne me jugez pas, chacun ses ambitions !

    Sauf, que mon fils chéri, a décidé de mettre fin à mes rêves de mères croqueuse de diamants et alcoolique. Puisqu’il a décidé de vivre de sa passion (donc pauvre). Le sort en est jeté, je finirai étouffée au croissant pur beurre et engraissée à la religieuse au chocolat.

    Après, je me console en me disant qu’il vaut mieux finir sa vie obèse et diabétique, plutôt que Végan et dépressive.

    Faire une croix sur le champagne et la villa de luxe n’est pas le seul souci. Au-delà de ne pas vouloir devenir riche et célèbre pour le seul d’enrichir et de faire le bonheur de sa mère, monsieur a décidé de n’en faire qu’à sa tête, concernant sa future femme.

    C’est dire ! Non seulement je n’ai pas mon mot à dire sur ses ambitions professionnelles, mais en plus visiblement je n’ai pas le droit de choisir sa femme. Je rappelle que c’est de ma future bru que l’on parle. Elle quand même amenée à être la mère de mes petits-enfants. Je devrais avoir mon mot à dire quant au choix concernant les gênes de mes propres petits-enfants !

    Je vais vous retranscrire notre conversation ou plus exactement, la cruauté et l’ingratitude d’un ado, face à la femme qui, l’a porté pendant 8 mois, et qui lui a donné la vie.

    Nous parlions du fait que son école propose une section d’apprentissage en chocolaterie.

    J’ai pris cette information pour un signe du destin. Je lui ai donc fortement suggéré de se trouver une chocolatière. Que ça ferait plaisir à sa sœur et à moi. C’est vrai après tout, nous sommes des gens normaux, nous adorons le chocolat. Lui Boulanger / Pâtissier, sa femme chocolatière. Le plan était parfait. Ils allaient créer une enseigne florissante qui porterait mon nom. Il y a  bien des crêperie qui s‘appellent chez tante Odile, ou chez Mam’ Goz, alors une boulangerie / pâtisserie / chocolaterie avec l’enseigne : chez Maman Gwen, je ne vois pas ce qu’il y a de choquant !  

    Tout ça pour dire, que le plan était qu’ils deviennent riches (moi aussi), qu’ils comprennent que pour le bien de leur couple et l’éducation de leurs morveux mes petits-enfants ils devaient m’éloigner en m’envoyant visiter le monde à leur frais.

    Tout était calé.

    Sauf, que monsieur mon fils, du haut de ses 15 ans (à peine), a décidé que le choix de sa femme lui reviendrait. Mais pire, qu’elle ne serait pas forcément dans le métier du chocolat !

    J’ai bien tenté de lui expliquer qu’il pouvait faire un effort pour la femme qui l’a nourri, soigné, porté, mis au monde, aimé... bref, la femme à qui il doit la vie … mais rien.

    Je vous refais la scène, pour que vous puissiez partager ma désolation :

    Moi : C’est génial cette section pour le métier du chocolat. Tu vas pouvoir nous ramener une chocolatière.

    Lui : Bah … Non pas forcément.

    Moi : Comment ça pas forcément ?

    L’ingrat : Ben je ne sais pas moi. Elle sera ce qu’elle sera. Mais pas forcément chocolatière.

    La mère désavouée que je suis : Bien sûr que si elle fera du chocolat ! Ta sœur et moi on adore le chocolat. Tu peux faire ça pour nous. Non ?

    L’ingratitude en personne : Benn non. Je ne vais pas choisir ma femme en fonction de vous. Je ne sais pas de qui je vais tomber amoureux.

    La voix de la raison :  On s’en fou de l’amour. Je te demande de l’épouser pas de l’aimer.

    Le fils indigne : Mais.. pfffff… Je vais ne pas épouser quelqu’un que je n’aime pas, juste pour que vous mangiez du chocolat !

    La sagesse : Ah ben si. ‘est le plan justement.  Tu crois que dans le temps les gens se préoccupaient de se marier par amour ? Bien sûr que non. Ils se mariaient parce que les parents en avaient décidé ainsi. C’est bien pour ça que Dieu a créé :  les maîtresses.

    Le Petit Ingrat : pfff n’importe quoi !

    La sagesse : Ecoute ! Au prix que va me coûter tes études de pâte à pain et de confection de chouquettes, tu peux bien faire un effort. Tu me dois bien ça ! Tu peux quand même oublier tes rêves d’amour et de mariage avec une déesse grecque, avocate aux barreaux ou encore chirurgienne cardiaque, et épouser une chocolatière de 110 kilos pour faire plaisir à ta mère ?

    Le sale petit ingrat : Bah non !

    Non mais, vous vous rendez compte ? On les met au monde, on les nourrit, on les chérit. Et eux, ne font pas l’effort d’épouser une grosse dinde pour faire plaisir à leur mère ?

    Alors que moi dans ma tête tout est déjà tracé. Je me voyais déjà me faire livrer des chocolats fourrés à la liqueur confectionnés par la bru, et organiser des apéros-choco clandestins dans mon EHPAD !

    Comment je vais pouvoir draguer les petits incontinents en fauteuil roulant et charentaises, si je ne pas les alcooliser à coup de chocolat ?

    Plus qu’à revoir mes plans… Non mais je vous jure, faites des gosses !

    GwenAlice

    Un jour de désillusion

  • Ma première Mammographie

    • Le 30/05/2022

    Je l’avais annoncé, l’année de mes 40 ans sera une année décisive et riche en sensation. Une année durant laquelle je vais expérimenter, découvrir et écrire les pages de ma nouvelle meilleure vie. Nous sommes en mai et depuis le meilleur 23 février de ma vie, j’ai déjà tenté de nouvelle chose. Petit rappel sur ma date de naissance, pour ceux et celles qui ne l’auraient pas noté !

    Pour vous citer un exemple, j’ai expérimenté le Jeûne. Parfait pour la santé, un bon moyen de réunifier son corps et son esprit. Je me suis dit que 40 ans c’est le bon moment pour commencer à se nettoyer de l’intérieur. Je pense souvent au slogan pour les yaourts Danone : Ce qui se passe à l’intérieur se voit à l’extérieur. Et ça me fait un peu peur. Je me dis que suivant la logique des yaourts, plus on pourrit de l’intérieur plus on se décompose de l’extérieur.

    Ce qui explique certains physiques. Il suffit de regarder la tronche bouffie et la peau grasse de mon charcutier, pour deviner qu’il est plutôt pinard et saucisson que Vittel et Crudité. Les végans, pareil. Ce qui se passe dans leur intérieur on le voit à extérieur. La dépression des graines germées et leur lutte pour libérer les abeilles et les courgettes de l’oppression de l’être humain, se lisent dans leurs yeux cernés et leur teint blafard. Parois ils me font penser au CAC40, toujours prêt à casser la gueule et à s’effondrer à tout moment. 

    Alors j’ai décidé, de prendre soin de mon intérieur, pour briller de l’extérieur.  Je me suis beaucoup intéressée au sujet, et je me suis vraiment sentie motivée par les retours d’expériences que j’ai lu et entendu. J’avais, moi aussi, envie de faire partie de cette communauté de gens fiers de leur intestin et de leur haleine d’affamé.  Il faut compter 3 semaines en moyenne pour purifier et détoxifier son corps, et entamer une nouvelle hygiène de vie en harmonie avec ses intestins.

    L’expérience n’a pas été un grand succès. J’ai tenu 16 heures, pendant lesquelles j’en ai dormi 7. Les 8 heures restantes je les ai passé à me rappeler les bonnes raisons qui m’ont poussé à me laisser mourir de faim. J’ai fini par me rappeler que personne ne verra jamais mes intestins, du moins pas de mon vivant, mais que tout le monde peut voir ma mauvaise humeur de femme qui crève la dalle. Avoir un intérieur qui brille c’est bien mais si c’est pour ne plus avoir d’amis auprès de qui s’en vanter, aucun intérêt ! J’ai appelé une amie et on s’est fait une soirée, bouteilles de vin (oui au pluriel) et plateau fromages. Adieu jus de radis noir et d’artichaud, et bonjour jus de raisin fermenté de Bourgueil.

    J’ai tenté le sport aussi. Grâce à un ami coach, qui m’a gentiment préparé un programme personnalisé à faire 6 jours par semaine, pendant un mois. La première semaine, je me suis bien prêtée au jeu du gainage et des squats. La deuxième semaine, je me suis trouvée toutes les excuses du monde pour ne pas faire mes exercices. Résultat, je n’ai toujours pas mon corps de rêve pour la plage cet été, mais je n’ai plus de courbatures, non plus.

    Suite à ses échecs, je me suis dit que je ne pouvais en rester là. Pour mes 40 ans il me fallait un changement dans ma vie, quelque chose qui allait marquer cet âge tant attendu. Mon bateau à l’eau, un nouveau boulot, un nouvel objectif. J’avais bien compris que ce ne serait pas l’entretien de mes intestins ni de mes abdo/ fessiers.

    J’ai donc entrepris mon objectif vie saine, façon Actimel en commençant par faire un petit chekup de la Quarantaine.  C’est donc, tout naturellement, que je me suis retrouvée les seins à l’air devant un inconnu pour ma première mammographie. J’en avais entendu parler par mes amies, mais je n’avais pas de réelle de raison d’aller me balader à moitié à poil dans une pièce froide, pour me faire palper et écraser la poitrine dans tous les sens. Seulement voilà, s’il y a des grands-mères qui laissent des bijoux de famille à leur petite fille chérie, moi la mienne m’a légué un franc parlé et une répartie à toute épreuve, mais aussi un antécédent familial de cancer du sein.

    Alors forcément, quand j’ai commencé à sentir une petite boule, je me suis dit que peut-être il serait sage de suivre le conseil des campagnes de sensibilisation et de prévention, et d’en parler avec mon médecin.

    Bien évidement je n’en ai rien fait. On sait comment ça se passe dans ces cas-là. C’est un peu comme quand on est petit, que l’on a fait une grosse bêtise et que l’on doit aller se dénoncer et accepter la punition. Alors que temps que l’on ne dit rien, et que personne ne le sait, on a toujours l’espoir que la bêtise disparaisse d’elle-même, ou qu’elle se repart toute seule comme par magie. Et hop ! Ni vue, ni connu, la vie reprend son cours.

    Je sais par expérience que ça ne marche pas, mais je tente toujours. Un peu comme la fois, vers mes 6 ans, j’ai mis le feu la moquette neuve de mes grands-parents, et que dans la panique je n’ai rien trouver de mieux à faire que de déplacer les meubles et la table. A ce moment-là, j’espérais sincèrement que personne ne se rendra compte que le salon avait bougé de place, et que le pied de table faisant la moitié de la taille de la brûlure cache l’accident au moins jusqu’à ma majorité.

    Bien évidement mon grand-père s’est levée de sa sieste et n’a pas mis 12 ans avant de s’apercevoir j’avais ruiné la moquette de 3 semaines.

    Mais encore une fois, j’ai tenté ma chance au jeu de si je ne dis rien, si je ne fais rien, c’est que rien n’existe. Plutôt que de prendre le risque de savoir et de ne plus pouvoir faire marche arrière et surtout de faire comme si tout était parfait, j’ai fait ce que je maîtrise le mieux. A savoir : Rien.

    Je me suis dit que si je l’ignorais elle se lasserait et elle partirait d’elle-même. Comme dans une relation de couple, quand l’un ignore l’autre, l’autre se lasse et finir par partir.  Elle non. Elle a décidé de rester et de grossir. Même si j’ai toujours rêvé, comme beaucoup de femmes, de voir ma poitrine grossir et m’offrir un décolleté Hollywoodien, je n’avais pas envisagé les choses de cette façon.

    J’ai donc pris mon courage et mes deux seins par la main, et nous sommes allé vivre cette nouvelle expérience ensemble. C’est comme ça je me suis retrouvé, la poitrine écrasée dans une machine, clairement destinée à torturer tous les nichons qui se poseront sur elle.

    J’ai un peu de compassion pour elle finalement. Sa vie ne se résume qu’à un seul et unique but : écraser des tétons. Des gros, des petits, en forme de poire, de gant de toilette. Elle ne voit que ça de la journée. Et elle doit tous les écraser sans exception. Elle n’a pas le choix. J’imagine qu’a début c’est marrant, mais qu’à un moment, elle doit vouloir servir à autre chose. Elle se dit surement qu’un jour son boulot va évoluer et qu’on lui fera faire des couillographies. Ça mettra un peu de suspense dans son existence. Mais en attendant sa promotion, elle reste plantée là au milieu de la pièce et elle écrase.

    Bon après j’ai de la compassion certes, mais je ne la plains pas non plus. Combien d’hommes et de lesbiennes rêveraient d’avoir ce job ?! Et puis qui d’entre elle et moi est le plus à plaindre ? Elle qui malaxe des seins toute la journée ou moi qui en suis à un stade de ma vie ou j’ai de la compassion pour une machine ?

    Quoi qu’il en soit j’étais en train de vivre ma première mammographie, et celle que j’espérais bien être la dernière. Imaginez-vous debout avec un sein coincé et écrasé entre un plateau et une sorte de bac à légumes, et une femme qui vous dit de ne surtout pas bouger et d’arrêter de respirer. Comme si elle était obligée de préciser de ne pas bouger !  Elle venait toute juste de me coincer le nibard dans sa machine à torture. Qu’est à cru ? Que j’allais me sauver avec sa machine accrochée à ma poitrine ? Et puis son : arrêter de respirer ! Perso, j’ai arrêté de respirer depuis que mon sein s’est retrouvé complétement écrasé prêt à exploser, sous son bac à légumes. Au moindre mouvement je craignais que mon sein ne s’arrache du reste de mon corps. Alors non, madame rassurez-vous, personne ne va prendre une grande inspiration et jouer à cache/cache avec vous.

    Quoi qu’il en soit maintenant j’ai vécu une vraie expérience de quarantenaire. Première étape de franchie. Après je suis tombée sur un médecin super sympa avec qui j’ai sympathisé. Ce qui n’était pas gagné d’avance, parce que je sympathise rarement avec les gens que je ne connais pas, et qui me malaxe la poitrine à la recherche d’une anomalie. Mais finalement, entre nous ça a matché. Il veut me revoir. Au début j’ai hésité, j’ai trouvé un peu rapide, puis j’ai vite compris que ce n’était pas une invitation que je pouvais décliner. Alors j’ai accepté. En plus, comme il m’a trouvé sympa, il veut me présenter au reste de son équipe pour une nouvelle expérience. Juste s’assurer que l’histoire de Mamie Léone ne se répète pas. Alors, j’ai bien tenté de lui expliquer que si j’étais une tumeur, je choisirais de m’installer dans une poitrine pulpeuse, généreuse et accueillante. Pas dans une petite poitrine victime de la loi de la gravité. Un peu comme quand on choisit sa maison. On ne choisit pas de s’installer dans un 40 m² avec le toit qui fuit et les canalisations qui pétent, si on peut choisir, un 120m² avec cuisine équipée et piscine extérieure. Bah là, c’est pareil. Mais il a son petit caractère, et il n’est pas très ouvert à la négociation. Alors je vais quand même y aller, histoire de rencontrer d’autres personnes sympas. On ne sait jamais...

    En attendant, je vais profiter des quelques rayons de soleil pour fêter ça autour d'un apéro/terrasse.

    GwenAlice

  • Les fournitures de bureau

    Les fournitures de bureau !

    Dans certains services de mon entreprise, nous pouvons trouver des fournitures de bureau utiles et astucieux. Je me souviens d’un jour où j’ai demandé à l’assistante d’un autre service que le mien, de quoi relier le rapport de stage de 3ème de mes Bigorneaux. Quand cette assistante m’a ouvert son placard à fournitures, je me suis retrouvée l’espace d’un instant : sans mots. Et croyez-moi, il en faut pour m’ôter les mots de la bouche !

     Si mes yeux captaient l’information visuellement, mon cerveau quant à lui, a mis un temps à traiter et à accepter cette info. Je n’étais pas habitué à ça.

    avant d’aller plus loin et d’entrer dans le vif du sujet, sachez que mon premier choque a été lorsque je lui ai demandé si elle avait ce qu’il me fallait, et qu’elle a su réagir dans la seconde, sans hésitation, et qu’elle s’est tout de suite dirigée vers le bon placard. Je n’étais pas habituée à une telle réactivité de corps et d’esprit dans l’entreprise. D’habitude quand on demande ne serait-ce que des enveloppes sans fenêtre à une assistante on assiste à une déconnection cérébrale en direct. Certaines d’entre elles passent de l’état d’être humain, à l’état végétal, en une question. C’est comme si tout s’éteignait d’un seul coup dans leur tête. Mais là, non ! Elle, elle est restée éveillée.

    Mon deuxième choc émotionnel, m’est arrivé lorsque je me suis retrouvée face au placard à fournitures de ce service (qui par chance a été rattaché depuis peu à notre Direction).

    Le placard à fournitures, rangé, organisé et pratique existe bel et bien ! La légende est donc vraie. J’avais devant moi la caverne d’Ali Baba rangé façon Marie Kondo ! Une merveille ! Il y avait de tout. Des piles de trucs utiles et pratiques, toutes bien rangées et alignées de façon çà ce que tout soit accessible en un coup d’œil, sans avoir à chercher ni à tout retourner dans l’espoir de trouver un rouleau de Scotch®. J’avais l’impression d’être chez TopOffice® ou chez Cultura®. Tout y était trié par couleur et par catégorie. Chaque chose y avait sa place et surtout, une utilité !

    J’avais déjà entendu parler de ces placards à merveilles et de ces assistantes capables de trouver l’objet de nos désirs en moins de temps qu’il en faut pour l’exprimer. Mais cette fois-ci je l’avais sous mes yeux. La légende prenait vie.

    Bon pour être honnête je connaissais déjà une assistante digne de ce nom et au-dessus de toute attente, mais j’avais fait une croix sur mon espoir d’en croiser une autre tout aussi bien, ou tout au moins, à minima organisée et utile à quelque chose. Preuve qu’il ne faut jamais perdre espoir.

    Chez nous, quand quelqu’un demande quelque chose, il y a aussi un truc qui se passe instantanément.

    Un bug… Un blanc… Une sorte de blackout mental. Il faut un certain temps pour que l’information soit traitée et pour voir une action se mettre en place. Une fois ces deux étapes passées, c’est une autre histoire. Il faut savoir trouver le stylo ou la boîte d’agrafes au milieu des vestiges du passé et des trucs inutiles, achetés en paquets de 300 unités.

    Qui en 2022, utilise encore des clips à archives et des élastiques en caoutchouc ? Personne ! Avoir ça dans son placard c’est comme avoir un Minitel entre son I Phone et sa boxe internet. Ça n’a aucun sens.

    Par contre si vous voulez une boîte de trombones, n n’en a pas moins de 5 en stock !

    En revanche, si vous avez besoin d’un stylo Bic Bleu ou d’une paire de ciseaux… Dommage pour vous !

    Je vous jure chaque fois que je cherche un stylo j’ai l’impression d’ouvrir la porte des 80.

    Entre la date de la conception et de la commercialisation de ces antiquités, et aujourd’hui, j’ai eu le temps de mettre au monde trois enfants (même si j’ai triché avec des jumeaux), de passer mon permis quatre fois et de me faire larguer dix-sept fois. Six présidents se sont succédé à l’Elysée, et nous avons survécu à quatre fins du monde annoncées par Paco Rabanne et le calendrier des Mayas. La disquette et les USB ont eu le temps d’être à la pointe de la technique, et de devenir obsolètes. Même la coupe au carrée et la frange sont revenues à la mode trois fois.

    Seul le contenu de notre placard à fournitures n’a pas changé depuis 40 ans. Un peu comme le véritable Petit-Beurre LU®. Son packaging a évolué, sa taille a évolué, mais depuis ces 170 dernières années, sa recette est inchangée ! Nos parapheurs sont presque tous aussi historique que le petit Biscuit Nantais.

    Nous avons même un feutre Velleda® (vert s’il vous plait), mais plus de tableau Velleda® depuis 2015. Rien que le mot Velleda® résonne dans ma tête comme une chanson des 2be3. C’est tellement loin, que j’ai l’impression que c’était dans une autre vie.

    Ceci-ci dit il faut savoir que, seul le contenu à traverser les âges, parce nos fournitures ont connu trois déménagements ne serait-ce que sur les trois dernières années. À chaque déménagement un nouveau placard de rangement a été attribué. Mais, visiblement personne, et encore moins la préposée aux fournitures, ne s’est dit : Tient je vais faire un truc intelligent et constructif, je vais faire le tri et remplacer l’obsolète par de l’utile. Un peu comme quand je m’apprête à jeter un jean dont il faudrait découdre les deux jambes pour n’en faire qu’une, pour me permettre d’y glisser au moins une cuisse. Chaque fois que j’ouvre mon armoire et que je vois, je me dis que je vais le jeter. Je sais que sa place est dans le bac de recyclage. Mais je n’en fais rien, parce que je suis partagée entre la flemme et l’espoir.  Je me dis : On ne sait jamais !

    Bah oui quoi ! On ne sait jamais, qu’un beau matin je me réveille avec le corps d’un mannequin taille 36. Imaginez qu’un soir je me couche avec le cul des Kardashian pour me réveiller le matin suivant dans le corps de Charlize Theron.

    Pour nos fournitures c’est la même chose. Je pense qu’on se dit : On ne sait jamais ! Si un beau matin on se réveille en ayant remonté le temps jusqu’aux années 80, au moins on est équipé.  Qu’est-ce qu’on ferait avec un accès au Cloud qui fonctionne et un réseau 5 G ? Alors que des colliers de trombones et des clips à archives… ça ! Ce serait la classe !

    Clairement chez nous, si on a besoin de quelque chose de pratique et dans l’air du temps, comme un stylo Bic®, la base de toute fourniture de bureau, il ne faut pas compter dessus.  Pour un stylo Bic®, il faudra faire la demande à l’assistante. Puis relancer l’assistante. Puis attendre que le panier du site de commande soit rempli, puis relancer l’assistante, puis attendre que la commande soit passée, puis validée, puis réceptionnée… Et finalement profiter d’aller faire ses courses chez Intermarché pour s’acheter un stylo Bic®.

    Mais parfois, aussi, il nous est interdit de commander des fournitures. Un jour j’ai voulu commander un tampon date à 3.95€. La commande a été refusée. Restriction budgétaire ! Nos actionnaires venaient de se verser les dividendes, la caisse était vide ! Et comme nous avions déjà un tampon dans le service, il a été estimé que ça suffisait. Un tampon date pour une dizaine de personne répartie sur 2 étages, c’était déjà un beau cadeau ! Bon j’avoue le prix était hors taxes. Si on ajoute 20% on est vite au-dessus des 4€… C’est mon côté dépensière. Heureusement que nous avons des contrôleurs de gestion et une Direction des achats pour limiter les folies de ce genre. J’aurais pu mettre en péril la trésorerie de l’entreprise avec mes conneries.

    En attendant, c’est surtout mon contrat de travail que je suis en tain de mette en péril ; Alors je vais m’arrêter là, et en garder pour un prochain texte.

    GwenAlices,

    Un nouveau jour de plus vers son licenciement…